L’Afrique veut relever sa capacité de production d’énergies renouvelables à 300 gigawatts d’ici 2030




La capacité installée en énergies renouvelables en Afrique était évaluée à 56 gigawatts en 2022

 

Le premier Sommet africain sur le climat, organisé au Kenya du 4 au 6 septembre, visait à mettre en valeur les ressources inexploitées pour les énergies renouvelables, afin de permettre aux pays africains de se développer économiquement tout en participant à la lutte contre le réchauffement climatique, dont ils sont une des principales victimes.

Dans leur communiqué commun, les participants ont affirmé leur volonté d’augmenter, avec l’aide de la communauté internationale, leur capacité de production d’énergies renouvelables de 56 gigawatts en 2022 à au moins 300 gigawatts d’ici 2030.

Le consensus n’est pas chose aisée sur un continent où vivent 1,4 milliard d’habitants (dont 500 millions sans accès à l’électricité) dans 54 pays politiquement et économiquement divers, certains gouvernements militant pour un avenir tourné vers les énergies renouvelables quand d’autres dépendent de leurs ressources de combustibles fossiles.

Avec une population jeune et de vastes ressources naturelles, l’Afrique fait valoir qu’elle est essentielle pour bâtir une alternative aux combustibles fossiles polluants.

« L’Afrique possède à la fois le potentiel et l’ambition d’être un élément essentiel de la solution mondiale au changement climatique », affirment les participants dans leur déclaration finale commune, baptisée « Déclaration de Nairobi ».

Outre un potentiel naturel pour générer directement des énergies propres (solaire, éolien, géothermie…), le continent abrite également 40% des réserves mondiales de cobalt, de manganèse et de platine, essentiels pour les batteries et les piles à hydrogène.

Mais pour libérer son potentiel « à une échelle susceptible de contribuer de manière significative à la décarbonation de l’économie mondiale », il faudra une nette augmentation des financements, affirment-ils.

Ils demandent notamment pour cela « une nouvelle architecture de financement adaptée aux besoins de l’Afrique y compris la restructuration et l’allégement de la dette », dont le fardeau pèse lourdement sur leurs économies.

Un total de 23 milliards de dollars (21,3 milliards d’euros) d’investissements internationaux ont été promis durant les trois jours de sommet, a déclaré William Ruto, dont 4,5 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros) venant des Emirats arabes unis pour les énergies propres en Afrique.

Les dirigeants africains ont également rappelé les riches pays pollueurs à honorer leur engagement de fournir, d’ici 2020, 100 milliards de dollars par an en financement climatique aux pays les plus pauvres.

La Déclaration de Nairobi, « adoptée à l’unanimité » selon le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat, « servira de base à la position commune de l’Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà », d’après les signataires.

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