L’accord a été marqué le 16 décembre. Les deux gisements sont exploités par les sociétés israélienne Delek et américaine Noble
Lundi soir, 16 décembre, le ministère israélien de l’Énergie a donné son accord pour l’exportation vers l’Égypte du gaz des gisements Leviathan et Tamar.
« L’exportation de gaz des gisements Leviathan et Tamar vers l’Égypte est la plus importante coopération économique entre l’Egypte et Israël depuis que le traité de paix a été signé entre les deux pays », il y a 40 ans, s’est félicité le ministre israélien de l’Énergie, Yuval Steinitz.
Les sociétés israélienne Delek et américaine Noble, gérant le développement des structures et l’exploitation des champs gaziers Tamar et Leviathan, avaient signé un accord évalué à 15 milliards de dollars avec le groupe égyptien Dolphinus pour l’approvisionnement en gaz naturel sur 10 ans.
Une porte-parole de Delek a confirmé mardi à l’AFP que la production gazière au gisement stratégique de Leviathan devait débuter « dans quelques jours » et les exportations vers l’Egypte dès le 1er janvier 2020, alors que l’État hébreu souhaite, par ces exportations, s’imposer comme une puissance gazière régionale.
« La révolution du gaz naturel a fait de nous une superpuissance énergétique, cela ne va pas seulement garnir les coffres de l’État mais aussi nous permettre de réduire la pollution atmosphérique », a déclaré M. Steinitz, alors que Tel-Aviv souhaite convertir ses usines électriques du charbon au gaz naturel, moins polluant sans être une énergie renouvelable.
Le développement des exportations gazières israéliennes vise aussi, selon des analystes, à resserrer les liens d’Israël avec les autres États de la région, voire avec les autres pays du bassin méditerranéen.
Le Caire avait conclu en 2018 un accord avec Israël pour le transfert de gaz naturel des champs israéliens de Tamar, exploité localement depuis 2013 – avec des réserves estimées à 238 milliards de m3 -, et de Leviathan vers l’Égypte.
Découvert en 2010, ce dernier gisement renfermerait 539 milliards de m3 de gaz naturel ainsi que 34,1 millions de barils de condensats.
Israël a déjà acheté du gaz à son voisin égyptien et vendu à la Jordanie – seul autre pays arabe avec lequel l’État hébreu a un accord de paix – mais il s’agira de la première fois qu’il exporte son trésor bleu vers le pays des pharaons.