L’Algérie veut « mieux connaître les caractéristiques » du gaz de schiste avant de démarrer l’exploitation (ministre)




Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a indiqué mercredi à Alger que le gouvernement se donnait encore le temps. L’Algérie dispose du troisième potentiel de gaz de schiste au monde selon l’Agence américaine de l’Energie

 

Confrontée à la baisse de ses revenus depuis 2014 en raison de la chute des prix des hydrocarbures, sa principale ressource, l’Algérie entend renforcer ses capacités de production et élargir la base de ses réserves, y compris en recourant au développement des ressources non-conventionnelles d’hydrocarbures, comme le gaz de schiste, a suggéré mercredi, 17 janvier, à Alger le ministre de l’énergie, Mustapha Guitouni.

Toutefois, le Gouvernement veut se donner le temps d’autant qu’une partie de la population, notamment à In Salah (1500 km sud d’Alger), s’était déjà opposé en 2015 à des tests d’exploration, en raison des conséquences présumées sur l’environnement.

«L’Algérie n’est pas contrainte à se précipiter pour lancer le développement et l’exploitation de ces ressources», a indiqué le ministre lors d’une Conférence-exposition sur «la stratégie de transition énergétique 2030».

«Il est plus indiqué de s’atteler à mieux connaître les caractéristiques de ce potentiel en vue d’assurer, à moyen et long termes, l’indépendance énergétique du pays. Ces ressources non conventionnelles permettraient la couverture des besoins énergétiques du pays à très long terme», a-t-il affirmé, selon des propos repris par l’agence officielle, APS.

Selon lui, ces ressources ne sont en aucun cas une « source de rente pétrolière, idée que nous devons écartée dès à présent, pour éviter toute désillusion à l’avenir ».

D’après un rapport de la Sonatrach, le groupe pétrolier algérien, l’Algérie occuperait la quatrième place en termes de ressources techniquement récupérables en gaz de schiste derrière les Etats-Unis, la Chine et l’Argentine.

Pour l’Agence américaine de l’Energie (EIA), l’Algérie possède les troisièmes réserves de gaz de schiste au monde (20 000 milliards de m3) derrière l’Argentine (22 700 milliards de m3) et la Chine (31 600 milliards de m3).

Début 2015, en Algérie, des milliers de personnes avaient manifesté à In Salah où des tests avaient été opérés sur des puits pilotes. La population locale, appuyée par la société civile, redoutait que la fracturation hydraulique, technique utilisée pour extraire le gaz de schiste de la roche où il est confiné, pollue l’environnement, notamment la nappe phréatique.

Face à cette levée de boucliers, le gouvernement avait du renoncer momentanément en assurant que « la question d’exploiter ou non le gaz de schiste sera tranchée à l’horizon 2020, en fonction des technologies disponibles à ce moment-là ».

Selon le premier ministre d’alors, Abdelmalek Sellal, le groupe Sonatrach menait «une étude pour faire connaître le potentiel d’énergies non conventionnelles de l’Algérie ».

 

 

 

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