Total doit réduire « au maximum » l’utilisation d’huile de palme dans sa bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), a plaidé mercredi, 16 mai, le ministre de la Transition écologique
Total doit réduire « au maximum » l’utilisation d’huile de palme dans sa bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), a plaidé mercredi Nicolas Hulot alors que cette huile est accusée de participer à la déforestation dans le monde.
« Je leur demande, j’ai eu (le PDG de Total, Patrick) Pouyanné, de réduire au maximum l’utilisation d’huile de palme (…) et d’essayer d’année en année de réduire la part d’huile de palme et d’augmenter la part d’huiles usagées », a déclaré le ministre français de la Transition écologique sur BFMTV/RMC.
« Mais on ne peut pas avoir tout du jour au lendemain », a-t-il ajouté.
Le groupe pétrolier français a lancé en 2015 le projet de transformation de sa raffinerie de La Mède, près de l’étang de Berre, alors déficitaire. Il a cessé d’y raffiner du brut et l’a convertie, au prix d’un investissement de 275 millions d’euros, en y installant notamment un dépôt pétrolier, une ferme solaire, un centre de formation et cette bio-raffinerie.
« Je ne peux pas leur demander, alors qu’ils ont fait ces efforts et ces investissements, de renoncer », a noté Nicolas Hulot, indiquant que Total avait fait ces transformations à la demande du gouvernement précédent.
En avril, les ONG Greenpeace et les Amis de la Terre, citant un document de la préfecture des Bouches-du-Rhône, avaient affirmé que le site consommait 550 000 tonnes d’huile de palme par an, faisant bondir de 64% les importations françaises d’une huile dont la production en Malaisie et en Indonésie entraîne une déforestation fragilisant l’écosystème.
Face aux critiques, Total s’est engagé à se fournir en huiles de palme « labellisées », selon ce document. Ces systèmes de certification sont toutefois jugés insuffisants par des ONG et des industriels.
Total a dit auparavant vouloir utiliser 60 à 70% d’huiles végétales, de l’huile de palme mais aussi de colza, de soja ou encore de tournesol, et 30 à 40% d’huiles alimentaires usagées et d’huiles résiduelles.
« La tendance irréversible de s’affranchir de l’huile de palme et d’éviter la déforestation importée, celle-là on ne reviendra pas en arrière. A terme, l’Europe prendra ses responsabilités, dans les années qui viennent », a insisté Nicolas Hulot.