Les groupes d’énergie britannique SSE et allemand Innogy renoncent à fusionner leurs activités




Les deux entreprises ont expliqué, le 17 décembre, que des conditions plus difficiles sur le marché britannique, combinées à des incertitudes sur l’avenir des tarifs régulés, avaient assombri les perspectives de leur future société commune

 

Les groupes d’énergie britannique SSE et allemand Innogy ont annoncé, le 17 décembre dernier, qu’ils renonçaient à fusionner leurs activités pour les particuliers au Royaume-Uni, une opération qui aurait donné naissance à la première compagnie d’électricité du pays.

Les deux entreprises ont expliqué que des conditions plus difficiles sur le marché britannique, combinées à des incertitudes sur l’avenir des tarifs régulés, avaient assombri les perspectives de leur future société commune – qui devait rassembler les activités au détail de SSE avec celles de Npower (filiale britannique d’Innogy). « Après l’ouverture de nouvelles discussions sur les termes commerciaux de la fusion proposée de SSE Energy Services et Npower, le conseil d’administration de SSE a décidé aujourd’hui qu’il n’était pas dans l’intérêt des clients, des employés et des actionnaires de concrétiser la transaction », a expliqué SSE dans un communiqué.

Annoncée en novembre 2017, cette fusion avait pourtant obtenu en octobre dernier le feu vert de l’Autorité britannique de la concurrence, après une enquête approfondie. Mais le directeur général de SSE, Alistair Phillips-Davies, n’avait alors pas donné de date-butoir, contrairement à des propos tenus fin août où il s’était dit confiant dans le fait que cette fusion, via la création d’une nouvelle société cotée, pourrait être bouclée d’ici à la fin mars 2019.

Le 17 décembre, SSE a souligné que « de nombreux facteurs » avaient rendu la transaction moins intéressante, notamment les récentes performances décevantes des deux groupes au Royaume-Uni, un manque de visibilité sur le niveau futur des tarifs régulés et un environnement changeant du marché de l’énergie.

En novembre, SSE comme Npower ont chacun déploré la perte de près de 500 000 clients lors de l’année écoulée au Royaume-Uni, où la concurrence est féroce sur le marché de l’énergie en raison de la montée en puissance de nouveaux acteurs.

Le marché britannique de l’énergie est dominé par six grands groupes, avec en tête British Gas (groupe Centrica, 20% des parts de marché de la distribution d’électricité) devant SSE (14%), l’allemand E.ON (13%), le français EDF Energy (11%), Scottish Power (qui appartient à l’espagnol Iberdrola, 10%) et Npower (9%), selon les derniers chiffres publiés en octobre par le régulateur britannique de l’énergie Ofgem.

Au total, à eux deux, SSE et Npower proposent leurs services à plus d’une dizaine de millions de Britanniques, et auraient constitué le premier fournisseur d’électricité du Royaume-Uni s’ils avaient fusionné, avec une part de marché théorique de 23%. Dans la fourniture de gaz, leur part de marché commune théorique atteignait 19% et le groupe fusionné aurait été deuxième derrière British Gas.

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