Soudan du Sud: la production de pétrole pourrait atteindre 290 000 barils par jour d’ici au 31 décembre 2018 (officiel)




Le ministre sud-soudanais du Pétrole, Ezekiel Lol Gatkuoth, a indiqué mercredi, 21 novembre, que le pays pourrait bientôt revenir à ses niveaux de production d’avant-guerre civile. La production actuelle est de 155 000 barils par jour

 

Le ministre sud-soudanais du Pétrole envisage la relance de la production d’or noir dans le pays avec le retour à la paix. « D’ici le 31 décembre 2018, nous devons revenir à ce que nous produisions avant, c’est-à-dire 290 000 barils par jour avant que la guerre n’éclate à la mi-décembre 2013 », a déclaré Ezekiel Lol Gatkuoth mercredi, 21 novembre, à Juba, lors d’un forum de trois jours sur l’énergie.

Le ministre du Pétrole a déclaré devant des centaines d’investisseurs réunis pour l’événement à Juba que l’accord de paix signé le 12 septembre à Addis Abeba avait favorisé une hausse de la production, passée de 135 000 à 155 000 barils par jour. « Nous tenons à faire savoir au monde entier que le potentiel est extrêmement élevé ici. Maintenant que nous sommes en paix, retournons où nous étions », a déclaré le ministre.

Le plus jeune Etat d’Afrique n’aurait à ce jour exploiter que 30% de ses gisements pétroliers, les autres 70% restant inexplorés.

En 2011, année de son accession à l’indépendance, le Soudan du Sud tirait 98% de ses recettes du pétrole et produisait jusqu’à 350 000 barils par jour. Mais après le déclenchement de la guerre civile en décembre 2013, la production a chuté de plus de moitié, ce qui a durement affecté l’économie sud-soudanaise.

Le secteur pétrolier est une pièce angulaire de l’accord de paix signé sous le patronage du Soudan, dont l’économie a également souffert du ralentissement de la production de pétrole au Soudan du Sud. En juin, Khartoum s’était engagé à contribuer à la réparation des champs pétrolifères sud-soudanais. Le Soudan du Sud dépend des raffineries et oléoducs soudanais pour l’exportation de son pétrole.

Le ministre du Pétrole du Soudan, Azhari Abdalla, a pour sa part fait savoir que le gouvernement du président El-Béchir était déterminé à soutenir l’administration du président Salva Kiir dans l’expansion de ses capacités d’exportation pétrolière sur le marché mondial.

« À l’heure où je vous parle, il y a plus de 800 000 barils de pétrole sud-soudanais à Port Soudan prêts à être exportés », a indiqué M. Abdalla.

Il a révélé que les deux pays signeront bientôt un accord permettant aux géologues, ingénieurs et techniciens du Soudan du Sud de se rendre en visite dans des installations pétrolières à Khartoum pour y apprendre et potentiellement récupérer des technologies qu’ils pourront utiliser.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 à Juba, lorsque le président Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État. Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique, a fait plus de 380 000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d’un tiers de la population, à s’enfuir. L’accord de paix laisse sceptiques de nombreux observateurs, qui doutent de la capacité de MM. Kiir et Machar, lequel doit redevenir vice-président, à travailler ensemble.

Selon la Banque mondiale, le Soudan du Sud est le pays le plus dépendant du pétrole au monde, puisque celui-ci représente la quasi-totalité de ses exportations et près de 60% de son produit intérieur brut (PIB).

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