Selon la NOC, l’acquisition des concessions de Waha, qui produisent actuellement quelque 300 000 barils équivalent pétrole par jour, n’a pas reçu l’autorisation des autorités libyennes
La compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) veut réexaminer l’acquisition en mars par le groupe français Total de concessions pétrolières avant d’avoir obtenu les autorisations nécessaires, selon un communiqué paru lundi, 23 avril, sur le site de la compagnie libyenne.
Le 2 mars, le géant pétrolier français avait annoncé l’acquisition pour 450 millions de dollars de la société Marathon Oil Libya Limited, qui détient une participation de 16,33% dans les concessions de Waha en Libye. La NOC détient 59,18% des concessions, les groupes américains ConocoPhilips et Hess respectivement 16,33% et 8,16%.
« La NOC examine avec (le gouvernement libyen d’union nationale) certaines mesures au sujet de la vente par Marathon Oil de ses parts dans (le gisement) de Waha Oil », a indiqué Mostafa Sanalla, président de NOC dans un communiqué publié lundi sur le site. « Marathon Oil n’a pas obtenu l’autorisation de la NOC » avant de finaliser cette transaction, a indiqué le communiqué, alors que « toute transaction de ce genre doit obtenir l’aval de la NOC et des autorités libyennes », faute de quoi ce serait « en violation des accord stipulés dans le contrat de concession ».
Les concessions de Waha produisent actuellement quelque 300 000 barils équivalent pétrole par jour (bep/j), production qui pourrait dépasser 400 000 bep/j d’ici à la fin de la décennie « avec la poursuite de la remise en état des installations existantes et la reprise des forages de développement », avait précisé un communiqué de Total. Pour Total, l’acquisition de ces concessions en Libye lui permettrait d’accéder à des ressources de plus de 500 millions de barils équivalent pétrole ainsi qu’à une quote-part de production immédiate de 50 000 barils par jour.
La Libye produit actuellement autour d’un million de barils par jour (Mb/j), contre 1,6 Mb/j avant la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. La NOC fait face toutefois à une perturbation régulière de la production sur les champs pétroliers en raison de blocages imposés par des milices faisant office de gardes des installations pétrolières, sur des revendications salariales ou politiques.
Pour que la NOC donne son accord, « il faut que cette transaction serve les meilleurs intérêts du peuple libyen », a indiqué M. Sanalla. Le groupe français est présent en Libye depuis 1954. En 2017, sa production y était de 31 000 bep/j.