GERD : l’Egypte saisit le Conseil de sécurité et dénonce la politique du fait accompli de l’Ethiopie




L’Egypte affirme son opposition aux nouvelles « politiques unilatérales » de l’Ethiopie concernant la cinquième phase de remplissage du barrage-réservoir qu’elle a construit sur le Nil

 

L’Egypte a adressé, le 1er septembre, une lettre de plainte au Conseil de sécurité de l’ONU pour exprimer son opposition aux nouvelles « politiques unilatérales » de l’Ethiopie concernant la cinquième phase de remplissage du barrage-réservoir qu’elle a construit sur le Nil, un fleuve partagé par les deux pays, a indiqué le ministère égyptien des Affaires étrangères.

Dans la lettre, le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty a exprimé un « rejet catégorique » des récentes annonces du Premier ministre d’Ethiopie Abiy Ahmed sur la rétention d’une partie de l’eau du Nil Bleu, la partie amont du Nil, en vue d’achever la construction de la structure en béton du Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), a indiqué le ministère dans un communiqué.

M. Abdelatty a écrit que les « mesures unilatérales » de l’Ethiopie concernant le GERD contrevenaient au droit international et violaient la Déclaration de principes, un accord tripartite signé en 2015 entre l’Ethiopie et les deux pays situés plus en aval sur le Nil, l’Egypte et le Soudan.

« Les politiques illégales de l’Ethiopie auront de graves répercussions négatives sur les pays situés en aval », a souligné le ministre égyptien.

Il a ajouté que l’Egypte était prête à prendre toutes les mesures nécessaires en vertu de la Charte des Nations unies afin de défendre les intérêts de son peuple.

L’Ethiopie a lancé la construction du GERD en 2011, et a commencé à remplir le réservoir du barrage en 2020. Elle espère que ce gigantesque projet hydroélectrique produira plus de 5 000 mégawatts d’électricité une fois terminé, mais l’Egypte et le Soudan craignent que le barrage ne réduise leurs parts d’eau du Nil.

Les négociations tripartites conduites entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan au cours de la dernière décennie n’ont pas permis de parvenir à un accord contraignant sur les règles de remplissage et d’exploitation du GERD.

Dans sa lettre au Conseil de sécurité de l’ONU, le Caire a accusé Addis-Abeba de mener une politique du fait accompli, sans montrer aucune volonté politique de parvenir à une véritable solution.

Contrairement à l’Egypte, la position soudanaise a évolué. Le dirigeant soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhane, s’est dit en janvier 2023 « d’accord sur tous les points » avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed au sujet du GERD

Le 27 août 2024, l’Ethiopie a annoncé que le barrage produisait déjà 1550 mégawatts à partir de la mise en service des 3ème et 4ème groupes de la centrale hydroélectrique.

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