Les autorités égyptiennes « se sont engagées » à supprimer les subventions accordées jusqu’ici pour limiter la hausse des prix à la pompe, a révélé le FMI dans la nuit de vendredi à samedi
L’Egypte va supprimer les subventions étatiques sur la plupart des carburants le 15 juin dans le cadre d’un programme de réformes mené sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI), a annoncé l’institution de Washington dans la nuit de vendredi à samedi.
Le pays traverse une crise économique importante. En novembre 2016, le Caire avait obtenu un plan de soutien de 12 milliards de dollars (10,7 milliards d’euros) auprès du FMI.
Les autorités égyptiennes « se sont engagées » à supprimer les subventions accordées jusqu’ici pour limiter la hausse des prix à la pompe, a ajouté le FMI dans un communiqué.
Le gaz de pétrole liquéfié (GPL) ainsi que les carburants utilisés par la production d’électricité et les boulangeries ne sont pas concernés, a précisé l’institution.
Le pain est en effet une denrée essentielle dont la hausse du prix pourrait accroître le mécontentement de la population face à la crise économique.
Selon le FMI, ces mesures « sont essentielles pour encourager une utilisation efficace de l’énergie » et pour favoriser « les dépenses hautement prioritaires dans les domaines de la santé et de l’éducation ».
Le FMI a indiqué en février qu’une nouvelle tranche de 2 milliards de dollars (1,8 milliards d’euros) serait versée à l’Egypte, saluant des perspectives macroéconomiques « favorables » avec notamment une « forte croissance » et une « réduction du déficit de la balance courante ».
Avec le versement de cette nouvelle tranche, le FMI aura versé au total 10 milliards de dollars (8,9 milliards d’euros) à l’Egypte.
L’institution a par ailleurs appelé le pays à « renforcer » ses politiques destinées à réduire la dette publique ainsi que le taux d’inflation annuel, évalué à 14% le mois dernier selon les autorités.
Dans les rues égyptiennes, la population se plaint quotidiennement de la diminution drastique de son pouvoir d’achat depuis la baisse des subventions et la dévaluation de la livre égyptienne, qui a perdu la moitié de sa valeur par rapport au dollar depuis 2016.
La semaine dernière, le président Abdel Fattah al-Sissi a annoncé une hausse du salaire minimum de 1200 à 2000 livres (60 à 100 euros).
Cette annonce est intervenue à quelques semaines d’un referendum national qui pourrait lui permettre de se maintenir au pouvoir après la fin de son second mandat en 2022.