Le bénéfice opérationnel a quasiment triplé à 369 millions de dollars, contre 122 millions au premier trimestre 2017, a révélé le groupe vendredi, 20 avril
General Electric (GE), qui traverse une période difficile, a annoncé vendredi, 20 avril, des résultats trimestriels solides et maintenu son objectif financier annuel, apaisant momentanément Wall Street, inquiet de son avenir.
Le conglomérat industriel a accusé une perte nette de 1,18 milliard de dollars au premier trimestre mais celle-ci est due principalement à une charge de 1,5 milliard de dollars liée à cinq contentieux portant sur des produits financiers intégrant des prêts immobiliers. Ces crédits toxiques avaient été émis par WMC, une entreprise rachetée en 2004 mais revendue trois ans plus tard après de premiers signaux de la crise des « subprime ». Le département de la Justice (DoJ) a lancé une enquête.
Hormis la charge, GE est bénéficiaire puisque l’entreprise a enregistré un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, de 16 cents contre 12 cents attendus en moyenne par les analystes.
Le bénéfice opérationnel a quasiment triplé à 369 millions de dollars, contre 122 millions au premier trimestre 2017.
Porté par les activités aéronautiques (moteurs d’avions) et la division santé (équipements médicaux), le chiffre d’affaires a pour sa part progressé de 6,6% à 28,66 milliards de dollars contre 27,52 milliards anticipés.
« Nous sommes en train d’observer des signes de progrès dans notre performance », a expliqué le PDG John Flannery, soulignant que l’entreprise avait réussi à réduire ses coûts structurels de 805 millions de dollars au premier trimestre et était en voie pour atteindre son objectif de 2 milliards d’économies dans ses activités industrielles en 2018.
GE a par conséquent maintenu son principal objectif financier d’un bénéfice par action ajusté compris entre 1 et 1,07 dollar et espère toujours avoir des flux de trésorerie de 6 à 7 milliards de dollars pour ses activités industrielles – moteurs d’avions.
L’énergie, toujours un casse-tête
Le groupe, qui est affecté par le ralentissement des marchés de l’énergie traditionnelle, notamment le gaz et le charbon, a annoncé en novembre un plan de restructuration prévoyant 20 milliards de dollars de cessions d’actifs.
Il s’est séparé en février de ses activités d’éclairage en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Turquie et a vendu une filiale spécialisée dans les équipements et services de santé pour 1,05 milliard de dollars.
Le PDG John Flannery pourrait accélérer les choses, en donnant l’indépendance à la division Transport, qui serait alors introduite en Bourse, a affirmé récemment le Wall Street Journal. Cette activité, qui fabrique notamment des locomotives et des systèmes de signalisation, a réalisé des revenus de 4,2 milliards de dollars l’an dernier et est évaluée à 7 milliards de dollars.
Le groupe de Boston (nord-est) a en outre entamé des discussions avec de « petites » entreprises cotées pour combiner éventuellement des activités. L’avantage de cette option est qu’elle éviterait des factures fiscales salées aux actionnaires de GE, qui deviendraient investisseurs de nouvelles sociétés.
En attendant, General Electric n’a toujours pas trouvé la solution miracle aux difficultés de la division pétrole et gaz (Power, turbines à gaz et à vapeur, générateurs), qui n’a pas anticipé la chute des prix de l’électricité de gros et l’effondrement des commandes de turbines,
Ses revenus ont encore chuté de 9%, le bénéfice de 37,7% et le carnet de commandes de 29,2%, alors que les sociétés des services pétroliers ont vu leur activité repartir de l’avant suite au rebond des cours du pétrole actuellement à leur plus haut depuis trois ans.
« L’energie fait des progrès en matière de réductions de coûts et exécution des tâches mais les défis demeurent et la tendance est beaucoup plus molle que nous anticipions », reconnaît John Flannery, qui a hérité l’an dernier d’un groupe faisant l’objet d’enquêtes notamment de l’Autorité des marchés, la SEC, sur ses pratiques comptables.