Les gouvernements des deux pays en coopération avec la Commission européenne vont établir une cellule de production industrielle de batteries en Europe
La France et l’Allemagne se sont mises d’accord le 18 décembre dernier sur « une approche stratégique » pour développer des batteries en Europe, en marge d’une réunion à Paris où 18 pays européens ont appelé Bruxelles à soutenir l’industrie européenne.
« Les gouvernements allemand et français, en coopération avec la Commission européenne, vont développer une approche stratégique pour établir une cellule de production industrielle de batteries en Europe », ont indiqué le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, et le ministre allemand de l’Economie, Peter Altmaier. Tous deux ont signé cet accord à l’occasion de la sixième réunion annuelle des « Amis de l’industrie » qui regroupe 18 pays de l’UE.
L’Allemagne s’est ainsi engagée à consacrer 1 milliard d’euros au projet pour les batteries d’ici à 2022. La France n’a pas communiqué de montant. « Cet accord est une véritable percée », a expliqué M. Le Maire lors d’une conférence de presse au terme de la réunion des « Amis de l’industrie ». « Si nous ne joignons pas nos efforts, l’Europe ne produira plus de batteries demain », a-t-il prévenu.
Le secteur automobile du Vieux continent, en particulier, a mis en garde contre la mainmise des pays asiatiques (Chine, Corée du Sud, Japon) sur la fabrication des batteries, et des voix se sont élevées pour appeler à un « Airbus des batteries ». Ces accumulateurs sont appelés à devenir essentiels face à la nécessité de déployer des véhicules électriques et hybrides pour respecter la forte réduction des émissions de CO2 imposée à l’horizon 2030 par l’UE.
Dans leur déclaration commune, les 18 pays européens signataires ont appelé la Commission européenne qui prendra le relais de l’actuelle à l’automne prochain « à adopter une politique industrielle ambitieuse », a expliqué M. Le Maire.
« Nous sommes à la croisée des chemins », a-t-il assuré. « Soit nous prenons les décisions nécessaires pour devenir une puissance industrielle avec tous les moyens financiers et technologiques nécessaires, soit nous deviendrons dépendants d’autre continents, en premier lieu la Chine et les Etats-Unis », a-t-il prévenu. « Arrêtons d’avoir honte de parler de politique industrielle européenne », a-t-il insisté, appelant à un « changement d’état d’esprit et de logiciel ».
Dans leur déclaration, les pays signataires ont rappelé que l’industrie emploie près de 32 millions de personnes en Europe, auxquels s’ajoutent 30 millions d’emplois indirects.