Cameroun: EDC chiffre ses premiers droits d’eau, depuis la mise en exploitation de Lom Pangar, à 36,6 millions d’euros




Il s’agit d’une redevance prévue par une loi de 2011 mais calculée seulement depuis 2015. Le gestionnaire des barrages réservoirs réclame ce montant à Eneo, concessionnaire du service public de production et distribution de l’électricité et gestionnaire des barrages de Song Loulou et Edéa

 

Electricity Development Corporation (EDC), gestionnaire du patrimoine public dans le secteur de l’électricité, évalue les droits d’eau attendus depuis la mise en exploitation du barrage-réservoir de Lom Pangar à 24 milliards de F CFA (environ 36,6 millions d’euros).

Le paiement de ces droits est réclamé à la société Eneo, concessionnaire du service public de production et distribution de l’électricité.

“Depuis le début de l’exploitation, on a facturé plus de 24 milliards de F à Eneo. On attend le paiement de cette somme. On est en train de travailler sur le dossier avec le gouvernement, notamment les ministères des Finances, de l’Eau et de l’Energie. D’autant plus que les échéances de remboursement commencent à courir. Il est urgent qu’une solution soit trouvée sur les droits d’eau”, a expliqué le directeur général de EDC, Théodore Nsangou, dans une interview accordée à la presse publique le 16 mars.

Les droits d’eau sont une redevance prévue par la loi du 14 décembre 2011 régissant le secteur de l’électricité. Cette loi spécifie notamment, au deuxième paragraphe de l’article 15: “l’utilisation des eaux stockées par le concessionnaire de stockage d’eau pour la production d’électricité est conditionnée par le paiement d’une redevance d’eau, dont le taux ainsi que les modalités de recouvrement et de répartition sont fixées par voie réglementaire”.

L’effectivité de cette mesure, qui cible les producteurs hydroélectriques, est seulement en vigueur depuis 2015. L’Etat camerounais vend ainsi l’eau des barrages hydroélectriques – perçue comme une source vitale dans le secteur énergétique au même titre que le pétrole – sous forme d’une redevance, destinée à EDC pour lui permettre de rembourser ses dettes et de dégager des excédents. EDC figure en effet présentement parmi les entreprises publiques jugées “financièrement à risque” par le Fonds monétaire international.

“Conformément au cahier de charges initial et sur le plan juridique, il était prévu que les eaux de Lom Pangar soient facturées à Eneo. Cela a été validé par Eneo et un décret du Premier ministre”, assure Théodore Nsangou.

Une source proche d’Eneo a confié à Energies media que les deux sociétés sont actuellement en discussions sur les droits d’eau de Lom Pangar.

Le barrage de Lom Pangar, édifié à l’est du Cameroun sur le fleuve Lom – à environ 4 kilomètres en aval du confluent avec le Pangar et à 13 kilomètres en amont du confluent avec la Sanaga – a été mis en place pour augmenter optimiser la capacité de production en énergie des centrales existantes (Song Loulou et Edéa principalement) et réduire les fluctuations saisonnières du débit du fleuve Sanaga, dont le bassin représente près de la moitié du potentiel hydraulique camerounais.

Le barrage – mis partiellement en service en septembre 2015 et définitivement en septembre 2016 – stocke l’eau pendant la saison des pluies et la relâche pendant la saison sèche pour faire face à l’étiage.

Lom Pangar dispose d’une retenue d’eau de 06 milliards de m3, ce qui en fait le “barrage le plus important du Cameroun”, affirme le DG de EDC.

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  1. bonjour
    je suis AMOUGOU MICHEL BERTRAND, je travaille sur la coopération sino-camerounaise notamment sur le domaine transfert des technologies et des savoir-faire.
    j’aimerais savoir ce qui a été fait en matière de transfert des technologies et des savoir-faire concernant ce projet.
    quelles sont les technologies qui ont été transférées?
    quelles sont les possibilités offertes de pouvoir employer les camerounais issus de ces régions ou localités en vue de développer l’approche participative dans les projets .

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