La capitale du Niger est soumise depuis plusieurs semaines à des coupures répétées d’électricité
Le 15 avril dernier, la Société nigérienne d’électricité (Nigelec, publique) a annoncé, dans un communiqué, « des perturbations dans la fourniture de l’énergie électrique » dans la capitale à cause de « l’effondrement du réseau électrique de son partenaire nigérian ». Mais après le « rétablissement » du réseau, « un autre défaut est apparu » sur la ligne haute tension qui achemine l’électricité jusqu’à Niamey et à Dosso et Tillabéri, deux autres villes du sud-ouest nigériens, a expliqué la société.
La Nigelec avait prévenu que cette panne allait « induire des délestages tournants » et qu’elle n’assurera que « 45% » des besoins de la capitale grâce à ses propres moyens.
Ces délestages perturbent gravement le système de distribution d’eau potable, qui vient à manquer dans les foyers.Une situation difficile pour les musulmans qui ont commencé le jeûne du mois de Ramadan depuis le 06 mai dernier. « Certains quartiers de Niamey passent 48 heures à 72 heures sans une goutte d’eau », a témoigné une habitante à la radio d’Etat nigérienne.
Le Niger est régulièrement confronté à des pénuries d’électricité.
Malgré les potentialités énergétiques dont regorge le pays (uranium, charbon minéral, énergie solaire et hydroélectricité avec le fleuve Niger), le taux d’accès à l’électricité y était de 12,22% en 2017, avec une forte dépendance vis-à-vis des importations d’énergie de l’extérieur, selon les statistiques officielles.
Toute la production nationale comprenant les achats auprès de la Société nigérienne de Charbon (Sonichar) et l’énergie produite dans les centrales de la Nigelec ainsi que la contribution de la centrale diesel Gorou Banda, près de Niamey, était estimée, en 2017, à 364 gigawatts en production nationale, pour une consommation nationale qui grimpe à 1244 gigawatts, selon la ministre nigérienne de l’Energie Amina Moumouni.
Dans l’optique de résorber cette situation, d’après Amina Moumouni, il est envisagé la construction prochaine de plusieurs centrales solaires photovoltaïques et hybrides autour de la capitale et à l’intérieur du pays; à l’instar d’une centrale solaire d’une puissance de 20 mégawatts pour Niamey, centrale financée par la France et l’Union européenne.
A cela s’ajoute la construction du barrage hydroélectrique de Kandadji (130 MW), sur le fleuve Niger, dont les travaux confiés à l’entreprise chinoise China Gezhouba Group Company (CGGC) ont été relancés fin mars dernier par le président nigérien Mahamadou Issoufou.