Les pays producteurs de pétrole interviendront pour éviter une pénurie sur le marché lorsqu’ils jugeront le moment opportun, a déclaré Khalid Al-Falih, ministre saoudien de l’Énergie, le 23 septembre
Les pays producteurs de pétrole interviendront pour éviter une pénurie sur le marché lorsqu’ils jugeront le moment opportun, a déclaré le ministre saoudien de l’Énergie, dans une réponse apparente aux injonctions du président américain à faire baisser les prix.
Khalid Al-Falih (photo) s’exprimait le 23 septembre dernier au cours d’une réunion à Alger d’une vingtaine de pays membres et non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), signataires fin 2016 d’un accord par lequel ils se sont engagés à limiter leur offre pour faire remonter les cours du brut. La réunion s’est terminée sans décision de changer les niveaux actuels de production.
« En cas de pénuries sur le marché, nous mettrons en place rapidement et résolument les capacités additionnelles disponibles parmi les pays » signataires de l’accord, que ces pénuries soient d’origine géopolitique, technique, météorologique ou autre, a assuré le ministre saoudien. « Nous maintiendrons ou réduirons l’offre si jamais il y avait une baisse ou un choc de la demande sur le marché ou une hausse de l’offre », a-t-il ajouté.
Il a jugé « prématuré » d’estimer ce que sera le niveau de production en 2019, tout en estimant « improbable » une hausse de production, sauf « surprise concernant l’offre ou la demande ». Le ministre saoudien a appelé à la poursuite de la coopération entre les pays signataires de l’accord, laissant entendre qu’une division en leur sein pourrait aboutir à la fin de la stabilité des prix du pétrole.
« La coopération entre l’OPEP et (les pays) non-OPEP est restée forte, ce qui a sans aucun doute joué un rôle-clé dans la création d’une stabilité du marché et de la confiance », a-t-il souligné. Un projet d’accord de coopération est d’ailleurs à l’étude entre pays membres et non-membres de l’OPEP pour permettre de « manière continue, de coordonner, surveiller et intervenir, quand et si nécessaire, pour rééquilibrer le marché. C’est absolument nécessaire », a indiqué le ministre saoudien.
Réuni à Alger, le Comité ministériel conjoint de suivi de l’accord OPEP-non OPEP (JMMC) « a exprimé sa satisfaction concernant les perspectives actuelles du marché pétrolier, avec un équilibre globalement sain entre offre et demande », indique la déclaration finale de la rencontre. Les pays producteurs continuent de « surveiller de près l’offre et la demande et nous répondrons de manière appropriée et au moment approprié, autant que cela sera nécessaire », avait déclaré, en ouvrant les travaux, le ministre saoudien, qui préside le JMMC.
Une hausse d’un million de barils par jour avait déjà été décidée en juin, malgré une longue résistance de Téhéran. Alors que des analystes s’interrogent sur la capacité des producteurs à réellement relever leur offre, les ministres saoudien et émirati ont assuré que certains pays (y compris les leurs) avaient des capacités de production « additionnelles » inutilisées.