Libye: 1,8 milliard de dollars de pertes enregistrées depuis la fermeture du champ pétrolier d’El-Sharara en décembre 2018 (NOC)




La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a décidé, début mars 2019, de lever la « force majeure » qui avait été déclarée en décembre 2018 dans ce champ pétrolier situé dans la région d’Oubari (environ 900 km au sud de Tripoli)

 

La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé lundi, 04 mars, en soirée, sur son site web, la réouverture d’un des plus importants champs pétroliers en Libye, bloqué depuis décembre par un groupe armé.

La production « devrait reprendre dans les prochaines heures », a précisé la NOC qui a déploré des pertes estimées à 1,8 milliard de dollars à cause de la fermeture du champ depuis décembre.

L’annonce fait suite à un accord convenu le 26 février dernier à Abou Dhabi, entre le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen d’entente nationale, Fayez el-Sarraj et le président de la NOC, Mustafa Sanallah, pour la levée de la « force majeure » sur le gisement pétrolier El-Sharara.

Dans le communiqué publié sur son site internet, la NOC a annoncé la levée de la « force majeure » dans ce champ géré par la compagnie Akakus, une joint-venture entre la NOC, l’espagnol Repsol, le français Total, l’autrichien OMV et le norvégien Statoil.

Invoqué dans des circonstances exceptionnelles, l’état de force majeure permet une exonération de la responsabilité de la compagnie en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.

Il avait été déclaré en décembre 2018 dans le champ El-Sharara – situé dans la région d’Oubari (environ 900 km au sud de Tripoli) – qui produit 315 000 barils par jour, sur une production globale libyenne de plus d’un million de b/j, selon la compagnie.

La compagnie a indiqué avoir décidé sa réouverture après le départ des miliciens qui occupaient le site et après avoir été assurée que « la sécurité y a été rétablie ».

« Cet épisode coûteux souligne combien il est important que la NOC reste indépendante et ne soit pas victime d’extorsion, ni d’incursion armée », a déclaré le patron de la NOC, Mustafa Sanalla, cité dans le communiqué.

Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux entités rivales: le Gouvernement d’union nationale (GNA, basé à Tripoli) et reconnu par la communauté internationale, et un cabinet parallèle installé dans l’est et soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.

Les forces de ce dernier s’était emparées début février sans combats du champ El-Sharara dans le cadre d’une opération militaire dans le sud du pays.

Elles ont annoncé plus tard qu’elles remettaient la gestion du site à la NOC, l’appelant à plusieurs reprises à reprendre la production, ce qu’avait refusé M. Sanalla avant le départ des groupes armés du site.

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