Les freins au développement du marché régional de l’électricité en Afrique de l’Ouest




Non-paiement des factures d’électricité, faiblesse de l’offre d’électricité, faible accès des populations à l’énergie, tarifs élevés, etc. parmi les problèmes identifiés par les ministres de l’Energie de six pays d’Afrique de l’Ouest au cours d’une réunion le 03 février à Abidjan

 

Le « non-paiement des factures » freine le développement du marché régional de l’électricité en Afrique de l’Ouest, créé en 2018 pour favoriser l’accès à une énergie de qualité et à moindre coût, ont déploré lundi 03 février à Abidjan les ministres du secteur.

« La quête de l’accès à l’énergie pour tous en 2030, commande que nous développions nos capacités de production et des lignes d’interconnexion conformément au plan directeur de la Cédéao (15 pays) afin de permettre la mutualisation des ressources énergétiques régionales », a déclaré le ministre ivoirien du Pétrole et de l’énergie, Abdourahmane Cissé, lors d’une réunion avec ses homologues du Burkina Faso, Guinée, Mali, Liberia et Sierra Leone.

« Le risque lié au paiement des factures d’énergie est une barrière majeure aux échanges d’énergie électrique au sein de l’espace Cédéao et par conséquent un frein au développement d’un marché régional de l’énergie », a-t-il dit.

La Côte d’Ivoire, leader africain de l’électricité, a produit 2 229 mégawatts d’électricité en 2019, dont 11% ont été exportés via son réseau de 5 000 km de lignes à haute tension, vers six pays de la Cédéao notamment le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina, le Mali, le Liberia. La Sierra-Léone et la Guinée porteront le nombre de ces pays à huit après la mise en service de la ligne d’interconnexion électrique de 225 kV Côte d’Ivoire/Liberia/Sierra-Léone/Guinée, prévue en 2020-2021.

« L’un des handicaps majeurs au développement socio-économique et à la réduction de la pauvreté dans l’espace Cédéao demeure l’insuffisance de l’offre d’électricité et le faible accès des populations à cette ressource vitale malgré l’énorme potentiel énergétique de la région » a déploré de son côté, M. Sediko Douka, le commissaire Énergies et Mines de la Cédéao.

M. Douka a critiqué un « taux régional d’accès à l’électricité de seulement 45% en Afrique de l’Ouest et des tarifs élevés à 24 cents de dollar le kWh, contre 4 au Japon, moins de 10 en Europe et 14 en Asie ».

Les ministres ont recommandé la mise en place d’un programme d’aide budgétaire régional de la Banque mondiale en vue de mettre en place « un mécanisme pérenne pour la sécurisation des paiements des échanges transfrontaliers sur le marché d’électricité de la Cédéao en vue de mitiger les risques de paiement ».

La création d’un fonds revolving axé sur le commerce de l’électricité dans la région, afin de renforcer la liquidité des acteurs, a également été proposé pour relancer le marché.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *