Des études du tracé et d’impact environnemental et social de la ligne d’interconnexion électrique 225 kV Guinée-Mali finalisées




Les versions définitives de l’Etude d’impact environnemental et social, le Plan de gestion environnementale et sociale et le Plan d’action de réinstallation concernant ce projet régional sont disponibles depuis le début du mois de mai 2018

 

La Société française d’ingénierie et de conseil en environnement Antea Group, qui a conduit certaines études relatives au projet de mise en place d’une ligne d’interconnexion électrique de 225 kV entre la Guinée et le Mali, a finalisé lesdits documents.

Il s’agit de: l’Etude d’impact environnemental et social (EIES), section guinéenne, dont la version définitive date de ce mois de mai 2018; le Plan de gestion environnementale et sociale (PGES), dont la version finale date d’avril 2018; et du Plan d’action de réinstallation (PAR), achevé dans sa forme définitive début mai.

Ces différents documents ont été rendus publics par l’entreprise nationale Electricité de Guinée (EDG), chargée de la mise en œuvre du projet, et le secrétariat général du Système d’échanges d’énergie ouest-africain (EEEOA), connu dans sa dénomination anglaise comme le West African Power Pool (WAPP).

L’EEEOA est la structure sous-régionale de la Cedeao, chargée de l’organisation et du développement d’un marché régional de l’énergie en Afrique de l’Ouest.

Le projet d’interconnexion électrique suscité consiste en la construction d’une ligne de transport à haute tension entre N’Zérékoré (Guinée) et Bamako (Mali), sur une distance d’environ 714 kilomètres dont 590 kilomètres en Guinée. Ledit projet a été officiellement lancé à Conakry le 22 février dernier.

La future ligne double terne de 225 kV reliera le poste à haute tension de Sanankoroba (Sud de Bamako) au poste à haute tension de N’Zérékoré (sud-est de la Guinée) en passant par la future centrale hydroélectrique de Fomi (puissance attendue de 90 MW).

Le chantier verra aussi la construction de plusieurs postes de transformation. Outre Sanankoroba et N’Zérékoré, de nouveaux postes seront construits dans les villes de Fomi, Beyla, Kérouané, Kankan, Siguiri, toutes en Guinée.

L’initiative, d’une capacité de transit de 230 MW, vise principalement à faciliter les échanges d’énergie entre les deux pays et permettre au Mali d’acheter – dans les années à venir – l’électricité en Guinée.

Aire d’étude du tracé de la ligne d’interconnexion électrique 225 kV entre la Guinée et le Mali. Carte publiée dans l’Etude d’impact environnemental et social, section guinéenne, définitive, réalisée par Antea Group. Mai 2018

Marché régional de l’énergie

Selon la Banque Mondiale, la Guinée dispose d’un potentiel hydroélectrique estimé à plus de 6 000 MW, toutes choses à même de permettre au pays de subvenir à sa demande intérieure et d’exporter l’électricité vers les pays voisins.

A l’heure actuelle cependant, la Guinée, comme le Mali, disposent d’un faible taux moyen d’accès à l’électricité de l’ordre de 39% avec un accès inférieur à 10% dans les zones rurales. La puissance totale installée d’électricité en Guinée est de 241,9 MW dont 53% en hydroélectricité et 47% en thermique, selon les données consultées par Energies Media dans les études réalisées par Antea Group pour le projet.

La ligne, lorsqu’elle sera complètement réalisée, aura comme effets positifs l’électrification de plusieurs zones rurales et périurbaines: soit 201 localités en tout dont 121 localités en Guinée et 80 localités au Mali.

Le projet dans sa globalité (construction des infrastructures électriques, appui institutionnel pour la formation des compétences et la réalisation des études, gestion du projet) a un coût d’environ 300 millions d’unités de compte (environ 420 millions de dollars).

La construction est prévue pour durer environ 30 mois.

Les financements sont attendus, entre autres, de la Banque africaine de développement (BAD), la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC), la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque islamique de développement (BID).

L’objectif de l’EEEOA, à travers cette ligne, officiellement, c’est de développer un vaste réseau d’interconnexions électriques entre les pays d’Afrique de l’Ouest.

Parmi les projets prioritaires de l’institution, figurent également: le Projet d’interconnexion Han (Ghana)  – Bobo Dioulasso (Burkina Faso) – Sikasso (Mali) – Bamako (Mali); le Projet d’interconnexion Ferkessédougou (Côte d’Ivoire) – Ségou (Mali) – Bamako (Mali); le Projet energétique de l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG); le Projet d’aménagement à buts multiples de Fomi; le Projet d’interconnexion Côte d’Ivoire – Liberia – Sierra Leone – Guinée (CLSG).

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