Egypte: le gouvernement coupe dans les subventions en augmentant les prix des carburants




L’augmentation du litre d’essence sans plomb 92, le plus utilisé, atteint 35% et celui du diesel de plus de 50% selon les chiffres communiqués le 16 juin

 

Une hausse immédiate des prix des carburants, pouvant atteindre plus de 50%, a été annoncée samedi, 16 juin, par les autorités égyptiennes dans le cadre des réformes préconisées par le Fonds monétaire international (FMI) pour réduire les déficits publics.

Prévue et redoutée depuis plusieurs semaines, cette augmentation a été annoncée par le ministre du Pétrole, Tarek El-Molla, cité par la presse d’Etat, au lendemain de l’Aïd el-Fitr, marquant la fin du mois sacré de ramadan.

Elle s’inscrit dans le cadre d’un vaste plan de réformes visant à alléger la dette de l’Egypte, en réduisant notamment les subventions étatiques. Au cours de l’année fiscale 2018-2019, le gouvernement égyptien compte réduire les subventions aux carburants de 26% à 89,075 milliards livres égyptiennes (LE) – environ 5,05 milliards de dollars US – ; et les subventions à l’électricité d’environ 16 milliards LE (près de 906 millions de dollars).

L’augmentation du litre d’essence sans plomb 92, le plus utilisé, atteint 35% (soit l’équivalent de 32 centimes d’euros) et celui du diesel de plus de 50% (26 centimes d’euros), selon les chiffres communiqués par le journal gouvernemental Al-Akhbar.

Le prix des bouteilles de gaz a aussi augmenté, dans des proportions non précisées.


Lire aussi: Egypte: hausse de 26,6% en moyenne sur les prix de l’électricité à partir de juillet 2018

Cette hausse annoncée en pleine célébrations de la fin du ramadan est destinée à « corriger le système des subventions aux produits pétroliers et ajuster les distorsions des prix », a commenté M. El-Molla, cité par le journal d’Etat Al-Ahram.

Selon le ministre, ce système a coûté 517 milliards de livres égyptiennes (environ 25 milliards d?euros) au cours des cinq dernières années, sans « bénéficier à ceux qui le méritent ».

Le gouvernement craint une mobilisation sociale face à l’inflation qui sévit depuis novembre 2016 et la conclusion d’un accord de prêt de 12 milliards de dollars avec le FMI.

Dans ce cadre, l’Egypte s’est engagé sur un train de réformes inédit, incluant un flottement de sa devise, qui a depuis perdu la moitié de sa valeur par rapport au dollar et à l’euro.

De nombreux experts mettent en garde contre une politique trop brutale pesant essentiellement sur les classes moyennes.

Des coupes dans les subventions de l’électricité, qui devraient provoquer une hausse des prix de 26,6% en moyenne à partir du 1er juillet, ont également été annoncées lors de la semaine écoulée.

Le gouvernement a aussi appliqué au début du mois une hausse, dans certains cas supérieure à 45%, du prix de l’eau potable.

Le mois dernier, le gouvernement avait mis en oeuvre une hausse des prix des tickets du métro. Les quelques manifestations provoquées par cette annonce avaient rapidement été contenues par les autorités.

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