Décision prise par les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs dix partenaires lors de leur réunion mensuelle
Nouvelle réunion éclair et sans surprise pour les pays producteurs de pétrole de l’Opep+, qui ont convenu le 05 mai dernier d’une nouvelle hausse marginale de leur production d’or noir, confortés par les risques qui pèsent sur la demande sur fond de restrictions anti-Covid en Chine.
Les représentants des 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix partenaires (Opep+) ont décidé « d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle de 432 000 barils par jour pour le mois de juin », a annoncé l’alliance dans un communiqué.
Comme les mois précédents, le cartel s’en tient à sa stratégie d’augmentation très graduelle de sa production, « au vu des fondamentaux et perspectives suggérant un marché équilibré ».
Après avoir procédé à des coupes drastiques au printemps 2020 face au choc de la pandémie, les 23 membres ont commencé à rouvrir les vannes au printemps 2021.
Trop lentement toutefois au goût des Occidentaux, États-Unis en tête, alors que les cours se sont envolés depuis l’invasion de l’Ukraine.
L’alliance a jusqu’à présent résisté aux appels de toutes parts à accélérer le rythme, une prudence désormais renforcée par la situation en Chine.
Largement épargné depuis deux ans, le pays affronte ces dernières semaines sa pire flambée épidémique, qui met à mal sa stratégie zéro Covid.
Pèsent aussi sur le marché les craintes d’un ralentissement économique mondial causé par la guerre en Ukraine.
Le Fonds monétaire international (FMI) a fortement abaissé fin avril ses prévisions de croissance mondiale pour 2022 en raison des « ondes sismiques » provoquées par le conflit, notamment de l’inflation galopante qui mine le pouvoir d’achat des consommateurs.
Dans ce climat fébrile, l’Opep+ a récemment révisé à la baisse ses propres estimations. Dans son rapport mensuel publié le 12 mai, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole estime que la demande mondiale de brut augmentera de 3,6 millions de barils par jour (bpj) cette année, soit de 310 000 bpj de moins que prévu en avril.
« La demande en 2022 devrait souffrir de l’évolution en cours de la situation géopolitique en Europe de l’Est ainsi que des restrictions liées à la pandémie de Covid-19 », déclare l’Opep dans son rapport.
L’organisation estime néanmoins que la consommation mondiale de pétrole devrait dépasser 100 millions de bpj au troisième trimestre et qu’en moyenne sur l’ensemble de 2022, elle devrait être supérieure à son niveau de 2019, avant la pandémie.