France: une ONG conteste un arrêté préfectoral autorisant Total à exploiter la bio-raffinerie de La Mède




Les Amis de la Terre envisagent de déposer cette semaine un recours devant le tribunal administratif de Marseille, pour contester l’autorisation de la bioraffinerie Total de La Mède (Bouches-du-Rhône), décriée pour son usage d’huile de palme importée

 

Les Amis de la Terre ont décidé lundi, 04 juin, de contester l’arrêté autorisant l’exploitation de la bioraffinerie Total de La Mède (Bouches-du-Rhône), décriée pour son usage d’huile de palme importée, synonyme de déforestation.

Un recours, en cours de finalisation, doit être déposé cette semaine devant le tribunal administratif de Marseille, selon l’ONG. Pour les Amis de la Terre, l’arrêté préfectoral, pris le 16 mai, devait comporter un plan détaillé d’approvisionnement en matières premières de la raffinerie pour les deux prochaines années, en vertu d’une loi de 2014.

« L’auto-limitation à 300 000 tonnes d’huile de palme brute annoncée par Total est absente de l’autorisation officielle », pointe notamment l’ONG.

À la demande du ministre Nicolas Hulot, le groupe s’est engagé à limiter l’huile de palme brute à moins de 50% des volumes de matières premières traitées sur le site, soit au plus 300 000 tonnes par an.

Selon l’arrêté, les 650 000 tonnes de matières utilisées annuellement à La Mède comprendront « au maximum 450 000 tonnes d’huiles végétales brutes de toutes natures ». Le texte ajoute que « l’exploitant cherche à développer l’utilisation de ressources issues de déchets ou résidus, et à diminuer la part des huiles végétales brutes ».


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Les Amis de la Terre « estiment que l’autorisation délivrée par le gouvernement permet en réalité à Total d’en importer le double, et sans aucune garantie sérieuse pour en limiter l’impact environnemental », relevant qu’outre l’huile brute, peut aussi être utilisée de l’huile de palme raffinée (dite « PFAD »).

L’ONG critique aussi le manque d’exigence du label d’approvisionnement en huile de palme RSPO évoqué dans l’arrêté. « On est face à un document pas solide », juge Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes des Amis de la Terre. « Qu’au moins Total soit transparent sur ses fournisseurs! ».

En liaison avec le gouvernement d’alors, Total a lancé en 2015 la conversion de sa raffinerie de pétrole brut, déficitaire, en bioraffinerie, préservant 450 emplois. Le site doit démarrer cet été ou « plutôt » en septembre, selon la direction, au grand dam des ONG pour qui l’huile de palme participe à la déforestation dans le monde et notamment en Malaisie et en Indonésie.

La FNSEA pour sa part a annoncé le blocage de raffineries dans toute la France à partir de dimanche, pour protester contre la concurrence faite par l’huile de palme à l’huile de colza française.

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