CCDA 11 : l’Afrique veut booster la croissance verte et le financement climatique




Antonio Pedro, le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a déclaré que le continent africain ne manque pas de solutions pour sauver le climat. Il s’est exprimé au cours de la onzième Conférence annuelle sur le changement climatique et le développement de l’Afrique (CCDA11) qui s’est ouverte le 1er septembre 2023 à Nairobi au Kenya

 

« L’Afrique doit rapidement exploiter ses riches ressources minérales et naturelles pour mener une révolution de l’énergie propre et accélérer le développement durable, dans le contexte de la crise climatique actuelle ». A travers cette exhortation, Antonio Pedro (photo) a mis en valeur le potentiel dont dispose l’Afrique, pour faire face aux nombreux défis qui l’interpellent en matière de lutte contre le changement climatique. Selon le Secrétaire exécutif par intérim de la CEA, l’Afrique dispose d’abondantes ressources énergétiques renouvelables, dont 40% du potentiel mondial d’irradiation solaire. Ce qui fait de notre continent, un endroit idéal pour faire progresser l’hydrogène vert.

Antonio Pedro annonce par ailleurs que plusieurs projets d’hydrogène à faible teneur en carbone sont déjà en cours de développement en Égypte, en Mauritanie, au Maroc, en Namibie et en Afrique du Sud. En outre, notre continent est riche en cobalt, manganèse, platine, lithium et cuivre, des minéraux essentiels à la production de batteries et d’autres produits de transition verte. Selon Antonio Pedro, en utilisant uniquement la séquestration basée sur la nature, les pays africains pourraient fournir jusqu’à 30% des besoins mondiaux de séquestration. L’un des principaux défis, cependant, consisterait à « exploiter efficacement et durablement les ressources abondantes de l’Afrique au profit de ses populations ».

Sur la question de la mobilisation des financements, le Secrétaire exécutif par intérim de la CEA, déclare que pour mobiliser les fonds nécessaires, un changement de paradigme s’impose. Antonio Pedro souligne que les ressources renouvelables et non renouvelables de l’Afrique sont des atouts pour mobiliser des financements et des investissements climatiques. « Les services écologiques fournis par l’Afrique au monde doivent être monétisés par le biais des marchés du carbone et d’autres instruments innovants, y compris les échanges de dettes contre le climat », a-t-il déclaré, en ajoutant que des études montrent que les pays africains pourraient mobiliser jusqu’à 82 milliards de dollars par an en participant à des marchés du carbone qui fonctionnent bien. En outre, davantage de revenus pourraient être générés par les chaînes de valeur autour des ressources non renouvelables, telles que les minéraux critiques cruciaux pour la production de batteries.

Autant de pistes de solutions qui font l’objet de réflexions en ce moment à Nairobi, au cours de la 11ème Conférence sur le changement climatique et le développement de l’Afrique, dont les rapports guideront les discussions du Sommet africain sur le climat et contribueront aux déclarations finales des chefs d’État africains. Ces résultats intègreront également les positions communes africaines lors de la COP28 qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *