Deux patrons d’entreprises internationales invitent à mieux taxer les émissions de carbone




Le PDG du groupe français Schneider Electric et le PDG du groupe belge Solvay plaident, comme de nombreux autres acteurs, pour une hausse des prix de la tonne de CO2 sur le marché carbone de l’Union européenne

 

Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric –  groupe industriel français qui propose des produits de gestion d’électricité – et Jean-Pierre Clamadieu, PDG de Solvay – groupe belge leader dans la fabrication de produits chimiques – plaident pour une augmentation du prix de la tonne de CO2 sur le marché carbone de l’Union européenne.

“La Chine va démarrer dans les semaines qui viennent un marché du carbone deux fois plus important que celui du marché européen. La réforme du marché européen est aujourd’hui quasiment bouclée et il y a une dizaine d’initiatives dans le monde autour de cette problématique de prix du carbone. L’enjeu maintenant c’est de faire en sorte que ces marchés fonctionnent, qu’on ait des prix plus élevés, et qu’on aille progressivement vers une convergence”, a souhaité Jean-Pierre Clamadieu, dans une interview accordée à l’AFP lundi, 11 décembre.

“On a besoin de financements et il n’y a pas eu dans le passé suffisamment de discrimination entre les entreprises qui avaient un vrai engagement et celles qui n’en avaient pas”, a estimé de son côté Jean-Pascal Tricoire dans la même interview.

Fixer un prix permet de faire payer aux émetteurs les dommages causés par l’émission d’une tonne de CO2

Dans le cadre d’un marché du carbone, les autorités fixent un plafond pour les émissions de CO2 et distribuent aux entreprises des permis de droits d’émissions en conséquence. A la fin d’une période donnée, les entreprises ayant dépassé le plafond doivent racheter aux entreprises plus vertueuses des quotas d’émissions.

Selon une étude récemment publiée par l’Institute for Climate Economics, au 1er septembre 2017, plus de 40 pays et 25 provinces ou villes avaient établi une politique de tarification du carbone via des taxes carbone ou des systèmes d’échange de quotas d’émission (SEQE).

“Le prix explicite de la tonne de CO2 en 2017 est globalement compris entre 1 et 100 € selon les juridictions. Cependant, un prix inférieur à 10 € couvre 75 % des émissions régulées par une tarification du carbone, un niveau jugé globalement trop faible pour les acteurs publics et privés afin de soutenir la transition vers une économie sobre en carbone”, explique l’Institut.

Ce dernier estime alors nécessaire de s’aligner sur les recommandations de la Commission de haut niveau sur les prix du carbone présidée par les économistes Stern et Stiglitz qui prescrit d’atteindre “un prix du carbone compris entre 40 et 80 USD par tonne de CO2  en 2020, puis entre 50 et 100 USD en 2030”.

Les déclarations des PDG de Schneider Electric et de Solvey ont été faites à la veille du One Planet Summit, prévu à Paris ce mardi 12 décembre 2017, deux ans après l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat.

Le Sommet doit permettre de mettre en place des instruments plus pertinents et plus coercitifs pour financer la lutte contre le réchauffement climatique.

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