Une commission composée d’experts, associations écologistes et représentants des employeurs et salariés du secteur est parvenue à un accord en ce sens le 26 janvier
Après celle du nucléaire programmée en 2022, l’Allemagne s’achemine vers une sortie du charbon en 2038 au plus tard pour sa production d’électricité, une mesure qui coûtera plusieurs dizaines de milliards d’euros.
Une commission composée d’experts, associations écologistes et représentants des employeurs et salariés du secteur est parvenue le 26 janvier à Berlin après des mois d’âpres négociations à un accord en ce sens.
Sauf surprise, le gouvernement, qui avait lui-même mis sur pied cette commission, devrait suivre ces recommandations.
Venant d’un pays qui jusqu’ici freinait sur le sujet, il s’agit d’un signal fort en Europe où les différents États avancent en ordre dispersé sur l’avenir de cette source d’énergie très polluante. Et ce même si certaines ONG environnementales jugent l’objectif de 2038 insuffisant pour atteindre les objectifs de réduction de CO2.
Ce retrait du charbon se fera de manière progressive. la dernière centrale devrait fermer au plus tard en 2038, la commission n’excluant pas d’avancer cette date à 2035 si les conditions le permettent.
Cette transition aura un coût: les pouvoirs publics allemands pourraient voir à payer au total jusqu’à 80 milliards d’euros sur 20 ans, s’ils suivent les recommandations.
L’Allemagne veut sortir du charbon pour être en mesure de respecter ses engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, ce qu’actuellement elle n’est pas en mesure de faire.
Le pays s’était engagé à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 par rapport à 1990 mais cet objectif a été reporté à 2030.
En se préparant à fixer une date de sortie, l’Allemagne envoie néanmoins un signal fort car elle fait partie des pays qui jusqu’ici freinaient en Europe en raison du poids de cette source d’énergie.
Actuellement le charbon représente encore plus d’un tiers de sa production d’électricité, contre seulement 3% en France ou 1,2% pour la Suède par exemple.