C’est la mesure qu’envisage le Conseil fédéral suisse à la suisse de négociations infructueuses avec les autorités nigérianes concernant le San Padre Pio
Le Conseil fédéral suisse – organe exécutif de la Confédération suisse – envisage de poursuivre le Nigeria auprès du Tribunal international du droit de la mer des Nations unies, suite à l’affaire du San Padre Pio, rapporte la Télévision suisse romande (RTS) citant des informations du journal dominical alémanique SonntagsZeitung.
Le San Padre Pio est un pétrolier battant pavillon suisse, arraisonné au large de Port Harcourt, dans l’État nigérian de Rivers, depuis… janvier 2018. Le navire-citerne, qui dispose d’une capacité de chargement maximale de 8 000 tonnes, est piloté par un équipage ukrainien. Il appartient à la compagnie ABC Maritime, basée à Nyon (commune suisse du canton de Vaud). Une partie de l’équipage a pu quitter le navire mais d’autres officiers ukrainiens y sont encore présents.
La marine nigériane, qui a donné des explications sur le cas de ce navire, l’accuse de trafic illégal, violation du territoire et contrebande de diesel.
Le commandant du navire a quant à lui affirmé qu’il détenait les documents nécessaires au transport de la marchandise. La cargaison, a-t-il ajouté, provenait non pas du Nigeria mais du Togo, et elle devait être déchargée pour le compte d’un client nigérian: la société Blue Sea Marine.
Les autorités nigérianes n’ont pas accepté cette version et le navire reste ainsi toujours bloqué au large de l’île de Bonny, à Port Harcourt.
La Confédération suisse s’implique particulièrement dans ce dossier pour avoir accordé des garanties de “plusieurs millions d’euros” à l’exploitant du navire-citerne. Elle craint que, privée de recettes, la compagnie maritime ne puisse plus faire face à ses obligations.