Début de la production d’électricité à partir du GERD « dans les mois à venir », selon l’Ethiopie




La mise en service des premières turbines du Grand barrage de la Renaissance est envisagée suite au deuxième remplissage du réservoir

 

Le Soudan a renouvelé, lundi 19 juillet, son rejet de l’achèvement du second remplissage du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD).

Plus tôt, selon les médias officiels éthiopiens, le gouvernement a annoncé avoir atteint son objectif concernant le second remplissage du GERD, affirmant qu’il prévoyait de commencer la production d’électricité à partir de la centrale dans les mois à venir.

La quantité d’eau stockée dans le barrage, source de tensions avec les voisins de l’Ethiopie situés en aval du Nil, le Soudan et l’Egypte, est désormais suffisante pour assurer la production d’énergie à partir des deux premières des treize turbines du barrage, a expliqué à l’AFP un responsable éthiopien sous couvert d’anonymat.

Le ministre éthiopien de l’Eau, Seleshi Bekele, s’est félicité le 19 juillet sur Twitter de la prochaine mise en route des premières turbines du Gerd : « tous les efforts sont faits permettre aux deux turbines de générer de l’énergie. »

Les deux turbines devraient pouvoir produire de l’électricité de l’ordre de 750 mégawatts et augmenter ainsi de 20% la production nationale éthiopienne, selon Addisu Lashitew, un analyste de la Brookings Institution à Washington.

En juillet 2020, l’Ethiopie avait annoncé avoir rempli son objectif de stocker 4,9 milliards de m3 d’eau et prévu une seconde phase à 13,5 milliards de m3.

Le méga-barrage, d’une contenance totale de 74 milliards de m3 d’eau, est construit depuis 2011 dans le nord-ouest de l’Ethiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu qui rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil.

Avec une capacité de production d’électricité de 5 000 mégawatts, revue à la baisse par rapport aux 6 500 initiaux, il devrait devenir un des plus grand barrages hydroélectriques d’Afrique.

Depuis le lancement du projet, le GERD constitue une pomme de discorde entre l’Ethiopie, qui le juge indispensable au développement de ses infrastructures énergétiques, et le Soudan et l’Egypte, tous deux tributaires du Nil pour leurs ressources hydrauliques et qui craignent que le barrage n’affecte leur part des ressources en eau reçues du Nil.

Le Caire et Khartoum avaient demandé à Addis Abeba de surseoir au remplissage du barrage dans l’attente de la conclusion d’un accord.

Des discussions entamées sous l’égide de l’Union africaine (UA) n’ont pas permis aux trois pays de parvenir à un accord tripartite sur les règles de remplissage du barrage et sur les modalités d’opération des retenues d’eau.

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