Total devient officiellement TotalEnergies et ne va pas laisser le pétrole




Le changement d’identité de la multinationale française a été validé à plus de 99% au cours de l’assemblée générale tenue vendredi, 28 mai

 

Les actionnaires de Total ont largement soutenu ce vendredi la stratégie climatique de la direction, seule une minorité se rebellant, tandis que le changement d’identité en TotalEnergies a été plébiscité.

Après des assemblées générales dominées par la question climatique chez ses concurrents Chevron, ExxonMobil ou Shell, la direction du groupe français avait soumis pour la première fois au vote une résolution consultative sur le climat. Celle-ci a été largement approuvée, à 91,88%, malgré l’opposition de plusieurs actionnaires qui réclamaient une stratégie plus ambitieuse.

Son approbation ne faisait guère de doute, mais des ONG de défense de l’environnement avaient espéré compter environ 15% de rebelles. Les actionnaires « perçoivent un véritable processus sincère de transformation et ont fait de ce vote l’approbation d’une stratégie audacieuse et exigeante », a estimé le PDG Patrick Pouyanné, dont le mandat a été renouvelé.

Une autre résolution moins controversée, pour acter le changement de nom de l’entreprise en TotalEnergies, a été validée à plus de 99%. « Elle marque notre volonté collective d’inventer un nouveau Total, une compagnie multi-énergies, acteur majeur de la transition énergétique », a commenté M. Pouyanné en dévoilant un nouveau logo multicolore.

Total, encore très associé au pétrole, veut ainsi montrer qu’il est aussi très présent dans le gaz et, de plus en plus, dans l’électricité et les énergies renouvelables, qui doivent représenter 20% des investissements cette année. Le groupe met aussi en avant ses ambitions climatiques avec des objectifs pour 2030 sur le chemin de la neutralité carbone visée en 2050. S’agissant des produits énergétiques utilisés par ses clients (comme l’essence brûlée dans les voitures), sur un périmètre dit « scope 3 », Total s’engage par exemple à ce que les émissions aient reculé dans le monde d’ici 2030 par rapport à 2015.

Pas question de laisser le pétrole

Sur la question de l’exploration des hydrocarbures et la pression internationale pour réduire les investissements dans le secteur, M. Pouyanné a souligné que le budget de Total avait été réduit à 800 millions de dollars annuels contre environ 1,5 milliard il y a cinq ans. « Nous sommes dans une tendance » mais « je ne suis pas très favorable à la radicalité, je pense que nous devons accompagner l’évolution de la demande », avec un pic attendu entre 2025 et 2030. « D’ici là, le monde a besoin de pétrole », a souligné M. Pouyanné. « Dire que nous arrêtons tout, la réponse est non ».

« La production de pétrole en 2030 de Total sera inférieure à celle de 2019, nous allons atteindre notre pic de production de pétrole au cours de cette décennie », a-t-il indiqué.

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