Les transports tireront la demande mondiale de pétrole en 2040 (étude)




Selon un scénario élaboré par la multinationale Total, la demande pour le transport individuel pourrait augmenter de 2 millions de barils par jour (Mb/j) d’ici à 2040, celle pour le transport routier de 6 Mb/j, celle des bateaux de 1 Mb/j et celle de l’aviation de 4 Mb/j

 

La demande mondiale de pétrole pourrait augmenter d’environ 10,8% d’ici à 2040, notamment du fait des transports, selon un scénario élaboré par Total et examiné lundi, 19 février, par l’AFP.

Ce scénario, composé d’hypothèses et d’incertitudes, a été publié sur le site internet du groupe après avoir été présenté aux investisseurs en septembre. Il se veut plus une piste de réflexion qu’une vérité, a précisé la compagnie pétrolière.

Selon l’étude, d’ici à 2040 la demande mondiale de pétrole pourrait augmenter d’environ 10 millions de barils par jour (Mb/j) par rapport à 2015 (92,5 Mb/j). Dans son scénario, le groupe a tablé sur le fait que la demande devrait baisser dans les secteurs du bâtiment (-2 Mb/j), de l’énergie (-3 Mb/j) et dans les usages non énergétiques (-1 Mb/j).

En revanche, concernant le secteur des transports (56% de la consommation de pétrole en 2015), la demande pourrait s’accroître. Selon Total, la croissance du nombre de kilomètres parcourus sera telle (entre 3% et 4% par an selon les secteurs) qu’elle ne pourra être compensée par les gains d’efficacité des moteurs et les différents substituables (véhicules électriques, biogaz, etc.)

La demande pour le transport individuel pourrait augmenter de 2 Mb/j d’ici à 2040, celle pour le transport routier de 6 Mb/j, celle des bateaux de 1 Mb/j et celle de l’aviation de 4 Mb/j.

Pour élaborer ce scénario, Total s’est basée sur le fait que les ventes de véhicules électriques atteindront 50% des ventes dans le transport individuel en 2040. « C’est l’efficacité des moteurs qui va être l’élément le plus important » de la réduction de demande de pétrole, a expliqué la compagnie.

Le second enseignement que tire Total de cette étude est l’importance du gaz naturel, principale alternative au pétrole avec 15 Mb/j économisés. Quant au secteur de la pétrochimie (plastique), la demande pourrait augmenter de 3 Mb/j, en prenant en compte un taux de recyclage de 25%. Pour relativiser ces chiffres, Total a précisé comment pourraient évoluer ces données avec d’autres hypothèses.

Par exemple, si les véhicules électriques représentaient 70% des ventes en 2040, la demande diminuerait de 3 Mb/j par rapport au scénario actuel (mais augmenterait de 2 Mb/j s’ils ne représentaient que 30% des ventes).

Une modification de plus ou moins 0,5 point du taux de croissance annuel du nombre de kilomètres parcourus ferait aussi varier la demande de pétrole de -8 Mb/j à +9 Mb/j.

Le scénario moyen proposé par Total reste néanmoins bien au-dessus de celui imaginé par l’Agence internationale de l’énergie qui, pour contenir la hausse de la température à +2°C d’ici à la fin du siècle, prévoit une réduction de la demande autour de 75 Mb/j en 2035.

 

 

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