Le trafic de carburant fait perdre à l’économie libyenne environ 750 millions de dollars par an




Ce sont les données présentées par le président de la Compagnie nationale libyenne de Pétrole (NOC), Moustafa Sanalla, au cours d’une conférence organisée en Suisse, le 18 avril

 

Le président de la Compagnie nationale libyenne de Pétrole (NOC), Moustafa Sanalla, a déploré des pertes de l’ordre de 750 millions de dollars par an à cause de la contrebande de carburant, un fléau qui menace l’économie nationale.

« Les trafiquants et les voleurs ont non seulement infiltré les milices qui contrôlent une grande partie de la Libye mais aussi les compagnies de distribution de carburant censées vendre de l’essence aux citoyens à prix bas », a déclaré mercredi, 18 avril, M. Sanalla lors d’une conférence sur le pétrole à Genève (Suisse), selon le texte de son discours transmis jeudi à l’AFP.

Selon M. Sanalla, les « sommes énormes » que les trafiquants génèrent à la faveur de la livraison illégale de carburant « ont corrompu une grande partie de la société libyenne ». « Le peu de mesures prises jusqu’à présent (…) n’ont pas été suffisantes pour dissuader les trafiquants », a expliqué le patron de la NOC. M. Sanalla a demandé l’aide des « voisins et des amis de la Libye mais surtout du peuple libyen (…) pour éradiquer le fléau de la contrebande et du vol de carburant ».

Le prix du carburant en Libye, un des moins chers au monde, fait de la contrebande des hydrocarbures notamment vers la Tunisie voisine ou vers l’Italie et Malte, une activité très lucrative. La Libye produit actuellement autour d’un million de barils par jour (Mb/j), contre 1,6 Mb/j avant la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

La NOC fait face toutefois à une perturbation régulière de la production sur les champs pétroliers en raison de blocages imposés par des milices faisant office de gardes des installations pétrolières, sur des revendications salariales ou politiques. Depuis 2011, le pays, en plein chaos et où deux autorités rivales se disputent le pouvoir, est incapable d’exploiter ou de profiter pleinement de ses énormes ressources pétrolières.

Fin 2014, des combats et des protestations avaient bloqué la majorité des champs et des terminaux pétroliers, des zones au cœur de luttes de pouvoir dans un pays qui dispose des plus grosses réserves pétrolières d’Afrique. La fermeture des ports pétroliers a coûté plus de 130 milliards de dollars à la Libye depuis fin 2014, selon la NOC.

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