Total enregistre un bénéfice net en hausse de 83% au second trimestre 2018




Le groupe pétrolier et gazier français a engrangé des bénéfices en forte hausse au deuxième trimestre grâce au redressement des cours du brut

 

Total a engrangé des bénéfices en forte hausse au deuxième trimestre grâce au redressement des cours du brut, dont ses concurrents comme Shell ont aussi profité, mais aussi à la hausse de sa production, qui devrait être plus forte que prévu cette année.

Le bénéfice net du groupe pétrolier et gazier français a bondi de 83% à 3,72 milliards de dollars. Son bénéfice net ajusté, un indicateur très suivi par le marché qui exclut des éléments volatils et exceptionnels, a progressé de 44% à 3,55 milliards. Il ressort toutefois en-dessous des attentes des analystes, qui prévoyaient 3,67 milliards de dollars selon un consensus établi par le cabinet FactSet.

Total a une nouvelle fois bénéficié de la remontée des cours du pétrole, avec un baril de brut valant en moyenne 74,4 dollars au deuxième trimestre contre 49,6 dollars un an plus tôt. Il ne valait encore que 66,8 dollars au premier trimestre.

Les cours du brut avaient chuté à partir de l’été 2014 mais se sont repris depuis, grâce notamment à l’accord de limitation de la production entre membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et pays non membres comme la Russie.

Dernièrement le marché a aussi été soutenu par des inquiétudes sur l’offre provenant du Venezuela, de Libye et d’Iran. Les cours ont même passé la barre des 80 dollars au printemps.

Ce contexte profite à l’ensemble du secteur. UBS prévoit ainsi un bond de 72% des bénéfices de l’ensemble des grosses sociétés pétrolières au deuxième semestre. Ce sera le 7e trimestre consécutif de progression, note la banque suisse.

Si les cessions d’actifs de Shell se sont traduites par un recul de sa production, celle d’hydrocarbures de Total a progressé de 8,7% à 2,7 millions de barils équivalent pétrole par jour (mbep/j). Elle a bénéficié du rachat du danois Maersk Oil et de la montée en puissance de nouveaux projets comme Yamal LNG en Russie, Moho Nord au Congo ou Fort Hills au Canada.

Total a d’ailleurs relevé sa prévision de hausse de sa production cette année, visant désormais plus de 7% contre un objectif de 6% jusqu’alors. Le groupe espère ainsi profiter dans les mois à venir du démarrage de nouveaux projets, en Angola, en Australie et au Nigeria notamment.

« La hausse de la production sera solide pendant un moment », a assuré le directeur financier Patrick de la Chevardière, lors d’une conférence destinée aux analystes. « La discipline sur les dépenses est résolument maintenue », souligne aussi le PDG Patrick Pouyanné, cité dans un communiqué.

Dans ses déclarations récentes, le dirigeant s’est montré prudent, soulignant que si le baril pourrait atteindre 100 dollars dans les prochains mois en raison des tensions géopolitiques, le marché restait volatil.

Le groupe, qui avait comme ses concurrents pris des mesures lors du retournement du marché il y a quatre ans, a relevé de 200 millions le montant de son programme d’économies, à 4,2 milliards de dollars en 2018.

Total explique aussi continuer à faire baisser son « point mort » – son seuil de rentabilité – « afin de rester rentable quel que soit le contexte de marché ». Ses investissements devraient pour leur part atteindre 16 à 17 milliards de dollars cette année.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *