Tchad: début des travaux sur les champs pétroliers et gaziers de Sédigui et Rig Rig




Le président tchadien Idriss Déby Itno a lancé le projet de développement intégré de ces champs situés à 350 kilomètres de N’Djaména le 28 octobre. Les travaux seront exécutés par un consortium chinois, pour une livraison attendue en 2018

 

Le président de la République du Tchad, Idriss Déby Itno, a lancé samedi, 28 octobre, le projet de développement intégré des champs pétroliers, gaziers et de raffinage de Sédigui et Rig Rig, à 350 kilomètres de la capitale. C’est un projet vieux de plus de quarante ans, qui démarre véritablement avec le concours d’entreprises chinoises.

Pour développer Sédigui, l’Etat tchadien a signé un contrat de financement, construction, opération et maintenance avec un consortium chinois (formé par Blue Ocean Clean Energy et PanJin Liaoyou Chenyu) chargé aussi de la construction de deux gazoducs, du dispositif de purification de gaz et du terminal de gaz de Djarmaya.

Blue Ocean Clean Energy est une société d’énergie installée à Hong Kong. Elle est spécialisée dans l’exploitation, le développement et l’investissement des projets de gaz naturel et de centrale à gaz dans les îles de l’Asie Pacifique, en Malaisie et en Afrique, avec des expériences d’investissement dans le domaine des applications de gaz naturel.

Le groupe PanJin Liaoyou Chenyu, quant à lui, est une société appartenant au bureau de gestion de pétrole du champ pétrolier de Liaohe de la China National Petroleum Corporation (CNPC). Elle a de larges activités professionnelles en Chine, en Afrique, au Moyen Orient, en Asie centrale, en Amérique du Nord et bien d’autres pays et régions.

Le consortium chinois va investir 58 millions de dollars pour le développement de pétrole et de gaz du champ pétrolier de Sédigui, avec une capacité journalière de production et de pétrole brut de 2.000 barils et de 400.000 m3 de gaz naturel.

Les deux sociétés chinoises vont également investir 120 millions de dollars pour construire l’usine de purification et de traitement de gaz naturel avec une capacité de production de 400 000 m3 de gaz naturel pour jour, ainsi que la construction de deux gazoducs, sur une distance de 312 kilomètres (de Sédigui à Djarmaya, l’un pour le gaz naturel et l’autre pour le gaz butane) pour réaliser la commercialisation du gaz naturel du champ pétrolier de Sédigui.

Les réserves prouvées du champ de Sédigui (vaste de près de 30 kilomètres carrés) sont comprises entre 15 et 21 millions de barils de pétrole brut et 7 milliards de mètres cubes de gaz naturel. « En attendant les recherches en cours, nous tablons dans un premier temps sur une production quotidienne de pétrole brut entre 2.000 et 3.500 barils par jour qui seront immédiatement raffinés et une production de gaz entre 400.000 et 800.000 m3 », a déclaré Hamid Tahir Nguillin, directeur général de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT).

Le projet de Sédigui, initié en 1973 par le consortium Esso-Shell-Chevron pour assurer le ravitaillement en produits pétroliers de l’ex-Société tchadien d’eau et d’électricité (STEE) et ainsi mettre fin à la dépendance extérieure, a connu de nombreuses péripéties.

« Le rêve est devenu aujourd’hui une réalité », s’est félicité le ministre tchadien du Pétrole et de l’Energie, Béchir Madet.

Le brut de Sédigui sera raffiné à Rig Rig (à environ 7 kilomètres de là) par la S3R (Société de raffinage de Rig Rig), une société de joint-venture entre la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) (40%) et la Seegnal Petroleum Chad (60%) détenu par des fonds nigérians.

Le gaz de Sédigui sera exploité par la General Gaz Tchad (GGT), une autre société de joint-venture entre la SHT (30%) et Blue Ocean Clean Energy (70%). Ce gaz sera destiné à la production de l’électricité pour les installations pétrolières sur le site et la production de l’électricité à N’Djaména, d’une part, et le gaz domestique, d’autre part. Il sera vendu sur place, mais pourra également être livré tout le long du parcours jusqu’à Djarmaya.

Tous ces projets mis l’un dans l’autre, pourront créer au minimum 500 emplois directs (dont des emplois bien rémunérés) et près de 1.000 emplois indirects.

L’Etat tchadien recevra des royalties de 14,25% sur le pétrole brut et 5% sur le gaz.

« Selon les accords que nous avons signés avec nos partenaires, dans moins d’un an, la raffinerie pourra être opérationnelle et nous pourrons consommer le premier litre d’essence et gasoil avant la fin de l’année 2018 », a précisé Tahir Nguillin.

Le président-directeur général de Blue Ocean Clean Energy, Wu Xingjun, lui, est plus optimiste: « si toutes les conditions sont satisfaites, nous réaliserons le projet dans huit mois ».

Avec la construction de ce nouveau site industriel, le Tchad se dotera d’une deuxième raffinerie après celle de Djarmaya, mise en exploitation en 2011 à 60 kilomètres au nord de N’Djaména, et codétenue par l’Etat tchadien (40%) et la CNPC (60%).

 

 

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