Tchad: début de grogne sociale après l’augmentation des prix du carburant




A la suite de la mesure gouvernementale prise en fin de semaine dernière, les transporteurs menacent de garer tous les taxis, les véhicules des agences de voyages et même les gros porteurs qui vont au Cameroun et au Nigeria

 

Depuis le week-end dernier, les prix des carburants à la pompe ont été revus à la hausse au Tchad, ce qui crée le mécontentement chez les consommateurs.

Le prix du litre d’essence à la pompe est passé à 570 FCFA (0,87 euro) contre 523 FCFA auparavant; celui du gasoil se vend désormais à 590 F (0,9 euro) au lieu de 568 F CFA.

« On produit le pétrole dans notre pays. Chaque année, on ne fait qu’augmenter les prix. C’est incompréhensible », se plaint Mahamat Issa, un automobiliste.

Dans un communiqué de presse publié lundi, l’Association de défense des consommateurs (ADC) est montée au créneau pour dénoncer « une mesure antisociale [qui] ne répond à aucune théorie ou réalité économique ». Elle demande au gouvernement de négocier une baisse du prix de cession de la Société de raffinage de N’Djamena (SRN) qui est resté figé depuis des années: 80 dollars le baril.

Chez les transporteurs, c’est aussi la colère et l’incompréhension. Réunies lundi dans la capitale, les patrons des associations, coopératives des transports communs, urbains et interurbain du Tchad décident de lancer un préavis de grève de trois jours.

« C’est pour la quatrième fois de suite qu’il [le gouvernement, Ndlr] décide d’augmenter sans consulter ses partenaires », déplore Ali Daoud, président de la coopérative des taximen de N’Djamena.

Le préavis des transporteurs arrivait à échéance hier, 10 janvier. Si rien n’est fait , ils menacent de garer tous les taxis, les véhicules des agences de voyages et même les gros porteurs qui vont au Cameroun et au Nigeria.

« Nous n’avons pas d’autre moyen pour revendiquer nos droits. Déjà le transport coûte cher et la population se plaint. Ce n’est pas dans la rue que nous aurons gain de cause, mais en garant nos véhicules et en restant chez nous », explique Dallou Kaoré, vice-président du Syndicat national des associations des transporteurs du Tchad (Synat).

Cette flambée des prix des hydrocarbures intervient alors que le Tchad fait face à une grave crise financière et économique depuis plus de deux ans.

Jeudi dernier, 04 janvier, en application de la nouvelle loi de finances 2018 au profit du Trésor public, le ministre tchadien du Pétrole, Béchir Madet, a relevé par une note circulaire les prix pratiqués sur les hydrocarbures. Ainsi, l’essence, le super et le gasoil, vendus respectivement à 523 francs CFA et 568 francs CFA le litre, ont subi une hausse de 8,9% et 3,8%. Même le gaz butane n’échappe pas à la flambée: la bouteille de 6 kg coûte désormais 4 000 francs CFA, contre 3 000 francs CFA auparavant.

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