Cameroun: le tarif de l’électricité “aurait déjà pu atteindre 80 francs CFA” par kWh pour les petits ménages (Eneo)




Pour ces clients qui représentent 60% du portefeuille d’Eneo avec une consommation mensuelle de moins de 100 kWh, ce tarif est de 50 francs CFA depuis 2012. Des prix restés figés grâce aux subventions de l’Etat

 

Les tarifs de l’électricité au Cameroun “doivent être ajustés annuellement” en tenant compte de plusieurs critères mais ces derniers n’ont pas été révisés “depuis 2012”, rappelle la compagnie distributrice de l’électricité dans son rapport annuel 2017, publié le 20 novembre dernier.

“Pour le cas des petits ménages, le tarif appliqué est même resté inchangé depuis 15 ans, il est de 50 francs CFA [0,076 euro] pour les clients qui consomment moins de 110 kWh [mensuellement, NDLR]. Ces clients-là représentent plus de 60% de notre portefeuille. En prenant en compte le seul critère de l’inflation, le tarif à appliquer dans cette catégorie aurait déjà pu atteindre 80 francs CFA [0,12 euro]. S’il est resté figé, c’est que ce tarif est subventionné à la fois par l’Etat et les gros consommateurs”, explique Eneo.

La fixation des tarifs est contrôlée au Cameroun par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel). Les prix actuellement en vigueur d’après Eneo sont ceux arrêtés par l’Agence en juin 2012.

N’eût été un mécanisme de compensation mis en place par l’Etat en 2012, ces tarifs auraient dû évoluer en prenant en compte “les investissements, l’inflation, l’exploitation (charges variables qui évoluent avec la demande, notamment le carburant, les achats d’énergie), le service de la dette et les pénalités”.

Eneo mentionne en outre qu’en l’état actuel du réseau de distribution, les clients réguliers payent “pour eux-mêmes mais aussi pour les fraudeurs”.

Selon les données de son rapport de gestion sur l’exercice 2017, Eneo a totalisé 24,487 milliards de F CFA (environ 37,26 millions d’euros) au titre de la subvention d’exploitation résultant de la compensation tarifaire l’année dernière, contre 20,2 milliards de F CFA en 2016.

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