Le Soudan a décidé de lever la force majeure en raison des nouveaux accords de sécurité conclus avec Juba et BAPCO, la société soudanaise qui gère l’oléoduc permettant d’acheminer le pétrole brut sud-soudanais vers un port de la mer Rouge
Le Soudan a levé un cas de force majeure de près d’un an sur le transport de pétrole brut de son voisin le Soudan du Sud vers un port de la mer Rouge après que les conditions de sécurité se soient décrochées, selon une lettre vue par Reuters lundi 6 janvier.
Khartoum a déclaré la force majeure en mars de l’année dernière après que le principal oléoduc transportant le pétrole du Sud-Soudan à travers le Soudan pour l’exportation ait subi des arrêts liés à des problèmes provoqués par la guerre entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF) des insurgés.
Dans la lettre adressée le 4 janvier par le ministère soudanais de l’Energie et du pétrole au ministre sud-soudanais de l’Energie, Khartoum a déclaré qu’il levait le cas de force majeure en raison des nouveaux accords de sécurité conclus avec Juba et BAPCO, la société soudanaise qui gère l’oléoduc, afin de décrocher l’écoulement du pétrole.
« Nous levons la force majeure », a écrit le ministre soudanais de l’énergie et du pétrole, Mohiedienn Naiem Mohamed Saied, au ministre sud-soudanais du pétrole, Puot Kang Chol.
Un fonctionnaire du ministère soudanais de l’énergie a confirmé l’authenticité de la lettre.
L’oléoduc Petrodar, mis en place par un consortium comprenant les sociétés chinoises CNPC et Sinopec ainsi que la société malaisienne Petronas, s’étend sur plus de 1 500 km depuis le bassin de Melut, dans l’État du Haut-Nil, au Sud-Soudan, jusqu’à Port-Soudan, sur la côte soudanaise de la mer Rouge.
Un autre oléoduc transporte le pétrole de l’État d’Unité du Sud-Soudan à Port-Soudan.
Le Sud-Soudan pompait environ 150 000 barils de brut par jour à travers le Soudan pour l’exportation, selon une formule établie lorsque le Sud-Soudan a obtenu son indépendance de Khartoum en 2011.
Le Soudan est entré en conflit civil en avril 2023 et les combats ont déclenché des vagues de violence ethnique et créé la plus grande crise de déplacement interne au monde.
