Malgré leur potentiel et la facilité à les déployer, elles sont encore largement devancées par les générateurs fonctionnant au diesel, selon une étude publiée le 21 novembre par Bloomberg New Energy Finance. Et pourtant la demande existe
Les solutions domestiques solaires représentent encore moins de 03% du marché de fourniture de l’électricité dans les zones non connectées au réseau électrique, révèle l’étude “Distribution de l’énergie dans les pays émergents” (Distributed Energy in Emerging Markets), publiée le 21 novembre par Bloomberg New Energy Finance (BNEF).
D’après BNEF, ce sont les générateurs diesel qui se taillent encore la part du lion dans les pays émergents (hormis la Chine et les pays de l’OCDE).
Il s’agit, reconnait BNEF, d’un “marché mature” où des opportunités existent dans la chaîne d’approvisionnement pour vendre le carburant et entretenir les kits.
“En 2015, les pays en développement ont acheté et installé environ 600 000 unités par an, totalisant une capacité d’à peu près 29 GW. Environ la moitié de ce chiffre se situe dans des unités inférieures à 0,3 MW”, relève l’étude.
En chiffres, les dépenses en carburant pour la recharge de diesel dans ces pays ont représenté 40 milliards de dollars.
La capacité installée actuelle par les solutions solaires à petite échelle est seulement évaluée entre 0,7 et 01 GW; avec 1,5 million de ménages alimentés par des formules de pas-as-you-go.
Pourtant le domaine présente de nombreuses opportunités.
Marché
Environ 80% de personnes dans les zones rurales, en Afrique subsaharienne notamment, n’ont pas encore accès à l’électricité.
Les solutions solaires hors réseau sont plus faciles à mettre à en place que les projets de centrales plus importantes qui nécessitent généralement l’obtention de permis, des terrains, des contrats d’achat d’électricité, entre autres. Ce qui n’est pas le cas pour les solutions solaires domestiques.
Les projets à petite échelle ont représenté cinq des 11 plus grandes transactions dans le domaine du solaire entre début janvier et le 12 octobre 2017, indique BNEF.
Le développement du mobile va créer des besoins en énergie, affirme aussi BNEF pour illustrer la pertinence des solutions légères. L’étude cite des perspectives de La GSM association (GSMA), qui regroupe plus de 800 opérateurs de téléphonie dans le monde, et d’après lesquelles les smartphones vendus à moins de 50 dollars vont rencontrer 300 millions de nouveaux utilisateurs en Afrique et un autre milliard de personnes en Asie du Sud et du Sud-Est.
“L’énergie utilisée par les smartphones est minuscule mais où elle n’est pas disponible, les smartphones créeront une demande urgente pour plus de points d’accès”, assurent les auteurs de l’étude.
Dans le domaine agricole, il y a également des opportunités. De nombreuses pompes à eau en Inde fonctionnent largement au diesel. “Le pays pourrait remplacer économiquement au moins 8 millions de pompes à eau”, mentionne l’étude. En Afrique le secteur est encore largement sous-exploité.
Autre domaine à explorer par les entreprises qui souhaitent investir dans les solutions solaires, pour inverser le trop grand recours au diesel: celui des télécommunications. Les opérateurs de télécoms, souligne BNEF, dépensent environ 3,8 milliards de dollars en achat de diesel pour leurs tours. Le mix avec le solaire peut être envisagé mais il est encore embryonnaire.
Orange travaille dans ce sens avec Engie certaines de ses tours au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Cameroun. La firme japonaise Mitsui, qui a flairé l’opportunité, a investi 09 millions de dollars dans OMC Power, une start-up indienne qui développe des mini-réseaux basés sur les énergies renouvelables.
Bloomberg New Energy Finance se définit comme une “organisation de recherche qui aide les professionnels de l’énergie à créer des opportunités”.