Le bénéfice net du groupe pétrolier anglo-néerlandais a grimpé de 43% entre juillet et septembre, d’après les résultats publiés le 1er novembre
Le géant des hydrocarbures Shell a enregistré un bond de ses bénéfices au troisième trimestre, dopé comme l’ensemble du secteur par la hausse des prix du pétrole et du gaz, mais a déçu le marché qui espérait encore mieux.
Le bénéfice net a grimpé de 43% à 5,839 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) entre juillet et septembre, a annoncé jeudi, 01er novembre, dans un communiqué, le groupe anglo-néerlandais. Depuis le début de l’année, il a quasiment doublé son résultat net à près de 18 milliards de dollars.
Comme son concurrent britannique BP, qui a publié en début de semaine des résultats flatteurs, Shell a surtout bénéficié d’un contexte de marché très favorable cet été aux majors pétrolières.
Le baril de Brent a dépassé en fin de troisième trimestre le seuil des 80 dollars pour évoluer au plus haut depuis 2014, alors que les cours n’étaient qu’à 50 dollars un an plus tôt.
Les prix se sont envolés sur fond de tensions géopolitiques et surtout après le rétablissement des sanctions américaines contre l’Iran, faisant craindre un recul de l’offre, laquelle est déjà sous pression en raison des limites de production imposées par l’Opep et ses partenaires, dont la Russie, depuis début 2017.
Shell souligne dans son communiqué que ses résultats ont d’abord profité de la hausse des prix dans le pétrole, le gaz et le gaz naturel liquéfié.
Dans le même temps, sa production a légèrement reculé de 2% à 3,596 millions de barils équivalent pétrole par jour, alors que le groupe est engagé dans un vaste programme de cessions d’actifs.
Son bénéfice ajusté, hors éléments exceptionnels et variation des stocks (CCS), un indicateur scruté par le marché, a quant à lui bondi de 37% à 5,6 milliards de dollars. De son côté, son chiffre d’affaires s’est élevé de 32% pour dépasser les 100 milliards de dollars sur le trimestre (100,1 mds USD, soit 88,1 milliards d’euros).
Dans le détail, les résultats de Shell ont bondi dans la production et l’exploration (« upstream ») et le gaz naturel liquéfié (GNL), mais ont reculé dans le raffinage et la distribution (« downstream »).
Shell a mis l’accent ces derniers années sur le GNL, un secteur dans lequel il a pris une nouvelle dimension avec l’acquisition bouclée en 2016 du britannique BG Group.
Le groupe vient notamment de donner son feu vert au lancement d’un énorme projet de GNL au Canada qui doit répondre d’ici le milieu de la prochaine décennie à la demande asiatique.
Ce projet est de la plus haute importance pour Shell qui se détourne par ailleurs des exploitations pétrolières et gazières matures via un plan de cessions depuis 2016 de 30 milliards de dollars.