Sécurité: le groupe français Total réduit le personnel du projet Mozambique LNG




L’évacuation des employés a démarré après une série d’attaques jihadistes le 1er janvier, à seulement quelques kilomètres du site du projet gazier auquel l’entreprise participe dans la province du Cabo Delgado

 

 

Total a évacué des employés du site gazier auquel il participe dans le nord du Mozambique, après une série d’attaques jihadistes à seulement quelques kilomètres du mégaprojet de 16,5 milliards d’euros, a annoncé le groupe français samedi 02 janvier.

La province du Cabo Delgado dans le nord, stratégique pour l’exploitation du gaz naturel, est en proie à une sanglante insurrection islamiste depuis plus de trois ans. Mais ces dernières semaines, les attaques proches du site de la péninsule d’Afungi se sont multipliées, selon plusieurs sources sécuritaires à l’AFP.

« Le projet de GNL (gaz naturel liquéfié, ndlr) au Mozambique conduit par Total a réduit temporairement ses effectifs sur place en réponse à la situation actuelle, notamment les défis persistants associés au Covid-19 et la situation sécuritaire dans le nord de Cabo Delgado », a expliqué Total à l’AFP, sans préciser le nombre d’employés évacués.

Fin décembre, environ 3 000 personnes travaillaient sur le site et « la plupart sont employés par les entreprises » qui opèrent sur le site encore en construction, a précisé le groupe français.

Selon une source sécuritaire au Mozambique, Total tente de relocaliser au moins une centaine de personnes vers la capitale Maputo.

Et plusieurs compagnies aériennes « sont en train de déterminer combien de vols seraient nécessaires pour évacuer la totalité des employés expatriés ».

Plusieurs salariés locaux ont aussi été invités à rester chez eux jusqu’à nouvel ordre, selon plusieurs employés et des sources sécuritaires.

Au moins quatre attaques au cours du mois de décembre, à quelques kilomètres du projet gazier qui doit voir le jour en 2024, ont été confirmées par des sources militaires.

Ces derniers jours, des membres des groupes armés désignés localement sous le nom d’Al-Shabab (« les jeunes », en arabe) et qui ont prêté allégeance au groupe Etat islamique, ont été signalés circulant en voiture en direction d’Afungi.

Vendredi soir aux alentours de 20H00 GMT, une fusillade a éclaté entre insurgés et forces de sécurité dans le village de Quitupo, sur le site gazier, selon une source sécuritaire. Les insurgés ont été abattus mais c’est la première fois qu’un incident se produit sur les 7 000 hectares du projet.

Quelques jours plus tôt, des insurgés avaient attaqué à plusieurs reprises le petit village de Monjane, à seulement cinq kilomètres du site gazier hypersécurisé.

Les violences dans le nord du Mozambique ont provoqué un exode massif de quelque 570 000 personnes selon le gouvernement. Le conflit a fait 2 400 morts, dont plus de la moitié de civils, selon l’ONG ACLED.

Total est l’investisseur principal dans le projet gazier Mozambique LNG ou projet de la zone Offshore 1, qui vise l’exploitation d’importantes réserves sous-marines de gaz, découvertes au large de la province du Cabo Delgado, à la frontière avec la Tanzanie.

Le projet Mozambique LNG est conduit par Total (26,5%), aux côtés du japonais Mitsui (20%), la Compagnie nationale des Hydrocarbures du Mozambique ENH (15%), le singapourien ONGC Videsh (10%), BEAS Rovuma Energy Mozambique Ltd. (10%), BPRL Ventures Mozambique BV (10%) et le thaïlandais PPTEP (8,5%).

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