La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale termine l’année 2017 avec une croissance nulle, par contre, pour 2018, l’organisation sous-régionale devrait enregistrer une reprise de croissance de l’ordre de 3%, selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) termine l’année 2017 avec une croissance nulle, par contre, pour 2018, l’organisation sous-régionale devrait enregistrer une reprise de croissance de l’ordre de 3%, selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) à l’issue d’une réunion tenue mardi, 19 décembre, à Yaoundé – capitale du Cameroun -, son siège.
Ce regain d’activité est justifié par deux principales raisons, a expliqué Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de cette banque centrale et président de son Comité de politique monétaire, qui s’est réuni pour la cinquième fois depuis le début de l’année pour examiner la situation économique communautaire qui n’arrête pas de pâtir d’un double choc lié à la baisse des prix du pétrole et des crises sécuritaires dans certains pays membres (Cameroun, Tchad, Centrafrique).
Tout d’abord, à en croire les prévisions, ces cours du pétrole devraient connaître une nouvelle hausse un peu plus satisfaisante en 2018 et celle-ci devra en conséquence servir de catalyseur à un rebond de la croissance du PIB (produit intérieur brut) dans la zone Cemac, qui se prépare en outre à assister à une augmentation des volumes d’exportation de cette ressource dans quelques-uns de ses six pays membres, a indiqué le dirigeant bancaire lors d’une conférence de presse.
Le deuxième motif d’espoir se résume par les décaissements importants de financements extérieurs qui seront enregistrés notamment de la part des partenaires au développement, suite à une facilité élargie de crédit, soit un programme d’ajustement structurel que cette région s’était résolue à conclure avec le Fonds monétaire international (FMI) lors d’un sommet extraordinaire tenu fin 2016 à Yaoundé.
En attendant l’aboutissement des négociations en cours avec le Congo-Brazzaville et la Guinée équatoriale, ce programme d’ajustement structurel est déjà effectif au Cameroun, au Gabon, au Tchad et en RCA. Contre la mise en œuvre de réformes économiques et financières, il vise à permettre le redressement économique et une hausse des réserves de change de ces pays.
Grâce aux premiers décaissements des crédits du FMI et d’autres partenaires, le taux de couverture extérieure de la monnaie devrait se stabiliser autour de 60% en 2017, estime la BEAC.
Selon les estimations de l’institut d’émission monétaire, l’année 2017 de la CEMAC – composée du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la Centrafrique et du Tchad – s’achève par une croissance nulle en termes réels, après un taux négatif de -0,2% en 2016, un taux d’inflation de +0,6%, un recul du déficit du solde budgétaire, base engagements, hors dons, à 3,1% du PIB et une amélioration des comptes extérieurs, avec un déficit du solde courant revenant à 6,2% du PIB.