Le réseau d’experts REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century), qui a rendu public une étude lundi, 04 juin, plaide pour le passage d’une « transition électrique à une transition énergétique »
Si les énergies renouvelables se développent rapidement pour la production d’électricité, elles peinent encore à croître dans les secteurs de la chaleur, du froid et des transports, selon un rapport d’experts publié lundi, 04 juin.
« Nous devons passer d’une transition électrique à une transition énergétique », affirme le rapport 2018 sur les énergies renouvelables du réseau d’experts REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century).
L’an dernier, 70% des nouvelles capacités de production de courant installées dans le monde étaient à base d’énergies renouvelables (éolien, solaire, etc.), représentant « la plus forte augmentation (…) de l’histoire moderne » avec 178 gigawatts (GW) installés, détaille REN21.
En revanche, il y a eu « peu de changement » dans le secteur de la chaleur et du froid, où les énergies vertes (hors biomasse traditionnelle principalement utilisée pour la cuisson dans les pays en développement) continuent de fournir environ 10% de la production, regrette le rapport, contre environ 25% pour l’électricité.
Dans les transports, 92% des besoins en énergie restent couverts par le pétrole, contre 2,8% pour les biocarburants et bien moins de 1% pour l’électricité verte.
Au total, ces secteurs accusent « un retard considérable » si le monde veut limiter le réchauffement climatique sous les 2 degrés, estime le réseau d’experts.
Signe du peu de mobilisation des Etats, seuls 48 pays ont adopté des objectifs nationaux de verdissement de ces secteurs, contre 146 pays pour l’électricité, détaille-t-il.
Globalement d’ailleurs, REN21 note que le déploiement des énergies renouvelables « n’est pas assez rapide pour couvrir l’augmentation de la demande d’énergie », notamment dans les pays émergents.
Si les investissements dans les énergies vertes (hors gros projets d’hydroélectricité) ont atteint près de 280 milliards de dollars l’an dernier, dont plus de 126 milliards rien qu’en Chine (+2% par rapport à 2016), cela reste très en deçà des 500 milliards par an jusqu’en 2040 préconisés par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), rappelle REN21.
Par ailleurs, le rapport constate qu’avec 370 milliards de dollars de soutien public, les subventions aux énergies fossiles continuent de largement surpasser celles aux énergies renouvelables (140 milliards de dollars).