RDC: la construction du barrage Inga 3 va durer « cinq à sept ans, peut-être jusqu’à 11 ans » (Officiel)




Bruno Kapandji, Chargé de mission du chef de l’État, a fait le point sur le projet à l’occasion de la DRC Mining Week, tenue à Lubumbashi du 13 au 15 juin 2018

 

Pour 80 millions de Congolais, le manque d’électricité se traduit par des logements sans lumière ou des coupures fréquentes, même pour la minorité qui a les moyens de se raccorder au réseau de la Société nationale d’électricité (Snel, public). Les industries minières et les entreprises en souffrent également, grandement. Ce déficit d’électricité frappe un pays qui dispose pourtant d’immenses ressources hydroélectriques avec son fleuve Congo parmi les plus puissants du monde.

Chargé de mission du chef de l’État Joseph Kabila, Bruno Kapandji est arrivé à Lubumbashi le 13 juin, lors de la DRC Mining Week, les bras chargés de bonnes nouvelles devant les industriels sceptiques: « Notre objectif est de démarrer (les travaux) d’Inga cette année. La construction va durer de cinq à sept ans, peut-être jusqu’à onze ans ».

Deux consortiums étrangers ont été sélectionnés pour faire une offre unique : China Three Gorges Corporation et SinoHydro (Chine) et ACS et Eurofinsa (Espagne). Le contrat de concession qui sera signé chargera le concessionnaire de trouver les financements, de construire, d’exploiter et de commercialiser l’électricité produite.

« Les deux sociétés espagnoles et chinoises se sont mises d’accord pour créer un consortium unique. Elles ont confirmé la construction d’un barrage d’une capacité de 11 000 MW. Le coût de ce projet: 13,9 milliards de dollars. Nous sommes en train de préparer le contrat de collaboration exclusive qui va permettre d’aller chercher des financements. Nous allons mettre en place la société de projet, qui aura des capitaux privés et publics », a poursuivi le représentant du chef de l’État.

« On entend beaucoup de bonnes nouvelles en année électorale », a glissé un intervenant dans la salle, en référence aux élections prévues le 23 décembre.

En attendant Inga 3 à l’autre bout de la RDC, des industriels plaident pour le développement de petites centrales hydroélectriques sur place au Katanga, ou de projets alternatifs (solaires, bio-masse…). Des projets concrets, portés par des développeurs indépendants, ont été présentés le 13 juin dernier à Lubumbashi (Sombwe, Tembo Power…).

« Si nous ne faisons pas Inga, toutes les solutions intermédiaires de moyenne ou petite centrale ne résoudront pas le problème », a martelé le représentant du chef de l’État, qui souligne que la Banque mondiale a « créé un désastre » en se retirant de ce dossier en 2016.

A l’époque, l’institution internationale avait déploré que les autorités de Kinshasa aient donné au projet « une orientation stratégique différente de celle qui avait été convenue en 2014 ».

Depuis des décennies, le barrage Inga 3 doit théoriquement prendre le relais des barrages Inga 1 (1972) et Inga 2 (1982) installés sur les rapides du fleuve Congo dans la province du Kongo-central, vers l’océan Atlantique.

Le projet, d’un coût total estimé à 12 milliards de dollars, est en gestation depuis plus de dix ans. Inga 3 comprend plusieurs phases d’extension: 4 800 mégawatts dans un premier temps; puis 7 800 MW dans un second temps. Cinq autres barrages sont ensuite prévus pour achever le rêve du « Grand Inga » pour produire 40 000 MW.

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