Le potentiel de l’Afrique dans l’éolien onshore représente 90 fois la capacité installée de cette ressource dans le monde (étude)




Selon une étude menée pour l’IFC, le continent affiche un potentiel de 59 000 gigawatts (GW), la capacité installée dans le monde étant de 650 GW. Inciter aux investissements à grande échelle dans le secteur

 

 

L’Afrique représente actuellement moins de 1% de la capacité éolienne onshore (terrestre) installée dans le monde actuellement (650 GW) mais a le potentiel d’assurer 90 fois cette capacité installée, affirme la Société financière internationale (IFC) du groupe de la Banque mondiale dans les résultats d’un rapport présenté le 30 septembre.

Le potentiel éolien total en Afrique est évalué à 59 000 GW, selon cette étude qui soutient que le continent a un potentiel “de classe mondiale” dans cette énergie.

Vingt-sept pays du continent africain – qui compte 54 Etats – ont les ressources, juste au niveau de l’éolien terrestre, pour satisfaire la demande d’électricité sur l’ensemble du continent africain, affirme l’IFC.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime les besoins annuels d’électricité du continent à 700 térawattheures (TWh). 

L’étude de l’IFC souligne que le potentiel éolien terrestre de l’Afrique peut générer un productible annuel de 180 000 TWh, “assez pour satisfaire 257 fois la demande totale d’électricité sur le continent africain”.

Selon les résultats de l’étude, l’Algérie a les plus importantes ressources du continent avec 7 700 gigawatts (GW).

Quinze autres pays ont un “potentiel éolien technique” supérieur à 1 000 GW, dont la Mauritanie, le Mali, l’Egypte, la Namibie, l’Afrique du Sud, l’Ethiopie et le Kenya.

L’étude met aussi en avant des pays qui ne sont pas souvent considérés comme très “venteux” mais qui, avec des turbines modernes et de grands rotors, peuvent aussi tirer parti de leur potentiel dans le domaine. Il s’agit ici notamment de la Côte d’Ivoire, du Nigeria, Botswana, Cameroun et Mozambique.

Vents forts

D’après l’IFC, 17 des pays étudiés ont la particularité d’avoir un fort potentiel éolien, avec une productivité moyenne (mesurée par le “facteur de charge”*) supérieure à 46%, rivalisant ainsi avec “les sites d’éolien terrestre les plus productifs au monde”

Un tiers du potentiel éolien terrestre de l’Afrique se trouve “dans des zones avec des vents forts, ayant en moyenne [une vitesse] de plus de 8,5 mètres par seconde”

La Société financière internationale, à travers Linda Munyengeterwa (directrice régionale de l’IFC pour les infrastructures et les ressources naturelles en Afrique et au Moyen-Orient), se dit engagée à travailler avec les secteurs public et privé en Afrique afin d’aider le continent à réaliser son potentiel éolien qui est “remarquable et largement inexploité”. L’éolien, indique l’institution, peut bien contribuer à la diversification du mix énergétique du continent. 

L’éolien figure parmi les nouvelles sources de production d’électricité à la croissance la plus rapide. D’après les données de BloombergNEF (BNEF), l’éolien a représenté avec le solaire plus de 60% des nouvelles capacités de production électrique installées dans le monde en 2019.

L’étude présentée par l’IFC a été menée en collaboration avec le Conseil mondial de l’énergie éolienne (Global Wind Energy Council, GWEC), Everoze et Vortex – deux sociétés de conseil spécialisées dans les énergies renouvelables.

D’après les explications fournies par la Société financière internationale, le document a été réalisé en exploitant les données de l’Atlas mondial de l’énergie éolienne (Global Wind Atlas) et en y appliquant des contraintes techniques qui peuvent influencer le vent (collines, altitude, vitesse minimale du vent, occupation des sols, densité de la population, zones protégées, etc.).


  • Le facteur de charge d’une unité de production électrique est le ratio entre l’énergie qu’elle produit sur une période donnée et l’énergie qu’elle aurait produite durant cette période si elle avait constamment fonctionné à puissance nominale.

Reaction(s) :

  1. Merci pour cet éclaire très intéressant de l’avenir énergétique de l’Afrique.
    Est-ce possible que vous communiquiez les références précises de l’étude de l’IFC à ce sujet ?
    merci bien et bonne continuation

    laurent louis

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *