L’entreprise américaine compte implanter la centrale à Dakhla, dans le Sahara occidental. La mise en service sera progressive et nécessitera un investissement compris entre 1,4 et 2,5 milliards de dollars
Soluna Technologies, entreprise contrôlée par la société de capital investissement Brookstone Partners, prévoit de construire une centrale éolienne de 900 MW au Maroc dans les cinq prochaines années.
Le projet sera implanté à Dakhla, dans le Sahara occidental, et nécessitera un investissement global compris entre 1,4 et 2,5 milliards de dollars. Soluna prévoit d’investir 100 millions de dollars dans une phase initiale.
La première phase des travaux débutera en 2019 et portera sur 36 mégawatts, selon les précisions apportées par John Belizaire, DG de Soluna, cité par Reuters.
La centrale hors réseau pourra être ultérieurement connecté au réseau électrique marocain, souligne M. Belizaire. L’énergie produite permettra d’alimenter un data center consacré aux technologies blockchain.
Technologie de stockage et de transmission d’information, la blockchain est fortement liée à la crypto-monnaie Bitcoin dont elle assure un fonctionnement décentralisé, la confidentialité et une sécurisation des transmissions.
“Le fonctionnement des Bitcoins et de la blockchain est particulier, la blockchain nécessitant justement une monnaie virtuelle. Quand une personne envoie une certaine quantité de Bitcoins à une autre, cette opération de transaction (ou d’échange) est sitôt enregistrée dans un bloc. Ce bloc est ensuite validé par des nœuds appelés également « mineurs » qui correspondent à un immense réseau de plusieurs dizaines de milliers d’ordinateurs. Et ce, grâce à des techniques cryptographiques nommées « Proof-of-Work » (« preuve de travail »). Le bloc est daté puis ajouté à l’ensemble plus large qu’est la blockchain. L’ensemble des utilisateurs peuvent avoir accès à l’information qui ne pourra être effacée. Enfin, la personne ayant commandé les Bitcoins peut alors les recevoir”, détaille le site Boursorama.
Les calculs effectués par les ordinateurs du réseau configuré pour la blockchain sont cependant gourmands en énergie. D’après des données publiées en juin par Digiconomist, une plate-forme web d’analyse des crypto-monnaies, le “minage” des bitcoins nécessite environ 71 térawattheures (TWh) par an, soit près de 10% de la consommation énergétique annuelle d’un pays comme la Chine.
Soluna Technologies se félicite pour sa part d’investir dans les énergies renouvelables pour faire tourner ses serveurs.
Le site d’implantation du parc éolien s’étend sur environ 15 000 hectares. Les premières levées de fonds (portant sur 100 millions de dollars) pour la réalisation du projet se feront en crypto-monnaies (Initial Coin Offering, ICO) mais les services fournis par le centre informatique prévu au Maroc seront payés en devises étrangères; les autorités financières du royaume n’ayant pas encore adopté les crypto-monnaies.