L’Opep veut faire front commun avec l’Afrique pour défendre l’exploitation du pétrole et du gaz à la COP26




Le cartel pétrolier a initié à cette fin une concertation avec des organisations régionales africaines, dont la Commission africaine de l’énergie, l’Organisation des producteurs de pétrole africains et l’Association des raffineurs et distributeurs africains

 

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui compte 13 pays membres dont sept du continent africain (Algérie, Angola, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Libye, Nigeria), veut ratisser large auprès d’autres pays pour le soutien à l’industrie pétrolière et gazière avant la tenue de la COP26. La 26e conférence annuelle de l’ONU sur le climat (COP26) est prévue à Glasgow (Ecosse), du 1er au 12 novembre 2021.

Le cartel pétrolier a organisé par visioconférence, en marge du sommet du 1er juin avec les partenaires de l’alliance Opep+, le premier dialogue énergétique avec l’Afrique (OPEC-Africa Energy Dialogue).

L’événement a rassemblé l’Opep, la Commission africaine de l’énergie (African Energy Commission, Afrec) – agence spécialisée de l’Union africaine -, l’Organisation des producteurs de pétrole africains (African Petroleum Producers’ Organization, APPO) et l’Association des raffineurs et distributeurs africains (African Refiners and Distributors Association, ARDA). Des délégués des 23 pays membres de la Déclaration de coopération (accord de limitation des productions pétrolières nationales conclu depuis fin 2016 entre les 13 de l’Opep et 10 partenaires dont la Russie) ont pris part à la rencontre, d’après l’Opep. 

L’enjeu de la rencontre, tel que l’a expliqué le secrétaire général de l’Opep, Mohammed Sanusi Barkindo, était de renforcer la coopération entre les pays africains face aux principaux problèmes énergétiques et faire un plaidoyer “plus vigoureux” pour défendre l’intérêt du continent à exploiter son potentiel énergétique (y compris le secteur pétrolier et gazier) pour satisfaire les besoins en énergie. “Toutes les sources d’énergie sont nécessaires pour répondre à la demande en énergie”, clame l’Opep qui défend les intérêts des pays producteurs de pétrole et de gaz. 

Le secrétaire général de l’APPO, Omar Farouk Ibrahim, a souligné au cours de l’événement que l’institution est engagée à réaliser une étude détaillée sur l’avenir de l’industrie pétrolière-gazière en Afrique à la lumière du Covid-19 et de la COP21. Pour rappel, en décembre 2015 en France, lors de la 21e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), 195 délégations avaient approuvé l’Accord de Paris sur le climat, énonçant des mesures pour limiter la hausse de la température à 2° C d’ici 2100. Parmi ces mesures, le désinvestissement dans les énergies fossiles en rendant les flux financiers compatibles avec les perspectives de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le carbone produit par le secteur de l’énergie représenterait deux tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Harmoniser les positions à la COP26

Avec une population qui augmente sur le continent, une urbanisation croissante et une augmentation du niveau de vie, l’Opep estime que la demande en énergie en Afrique est appelée à croître et qu’il faudra compter sur les hydrocarbures et leurs produits dérivés pour satisfaire cette demande, malgré les appels à un désinvestissement dans les énergies fossiles. L’Afrique compte actuellement pour moins de 10% de l’offre mondiale de pétrole brut et environ 5% de la demande. 

En vue des réunions de la COP26, l’Opep compte travailler avec les dirigeants d’institutions africaines actives dans le secteur de l’énergie pour élaborer un plan de transition énergétique “harmonisé”.

Du côté de l’Afrec, l’APPO et l’ARDA, en lien avec les problématiques de transition énergétique, les participants à la première édition de l’OPEC-Africa Energy Dialogue ont mis en avant la nécessité d’améliorer le commerce transfrontalier, investir dans des projets régionaux, augmenter les investissements dans les industries de raffinage, renforcer la coopération et la collaboration dans la collecte des données énergétiques afin de mieux planifier les actions, promouvoir des produits pétroliers “plus propres” en particulier les carburants à faible teneur en soufre et l’utilisation du gaz de pétrole liquéfié (GPL) par les ménages.

L’Opep entend poursuivre ce dialogue. La première édition a été animée par les interventions du SG de l’Opep (Mohammed Sanusi Barkindo), du directeur exécutif de l’Afrec (Rashid Ali Abdallah), du secrétaire général de l’APPO (Omar Farouk Ibrahim) et du secrétaire exécutif de l’ARDA (Anibor Kragha).

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