L’Opep et ses partenaires s’accordent pour rehausser la production mondiale de pétrole




Ces nouvelles dispositions, prises selon l’Opep pour ramener le niveau de conformité à la Déclaration de coopération à 100%, entreront en vigueur à partir du 1er juillet 2018

 

Les ministres de l’Opep ont convenu vendredi, 22 juin, d’une hausse de la production de pétrole pour « répondre » à la demande mondiale dans un contexte de hausse des prix, comme le souhaitaient la Russie et l’Arabie saoudite.

Les participants à la Conférence de l’Opep tenue ce jour notent que la situation du marché pétrolier s’est “améliorée au cours des six derniers mois” et “la demande mondiale de pétrole demeure relativement robuste”

« Nous nous sommes accordés autour du chiffre d’un million de barils que nous avions proposé », a laissé filtrer le ministre saoudien Khaled al-Faleh à l’issue d’une réunion du cartel à Vienne. « Je pense que cela va contribuer de façon significative à répondre à la demande supplémentaire que nous prévoyons au second semestre », a-t-il ajouté. Le communiqué final de la 174e réunion de la Conférence de l’Opep ne mentionne pas toutefois de chiffres.

L’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial, a réussi à faire valoir que l’accord de 2016 laisse des marges de manœuvre, ses plafonds n’étant pas tous atteints.

Dans le cadre de l’accord de limitation des productions pétrolière nationales, conclue fin 2016 et entrée en vigueur en début d’année 2017, les pays de l’OPEP s’étaient engagés à baisser leur production de 1,2 million de barils par jour (Mbpj) et les pays non membres, dont la Russie, le Kazakhstan et Oman, à la réduire de 0,6 Mbpj; pour une baisse globale de 1,8 Mbpj.

En avril et mai 2018, la Déclaration de coopération entre 14 pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et 10 pays non-membres du cartel a atteint un niveau de conformité de 152%.

Parmi les résolutions de la réunion du 22 juin, les ministres du pétrole ont décidé que les pays s’efforceront de respecter le niveau de conformité global de la Déclaration de coopération pour le ramener à 100% « à compter du 1er juillet 2018 », pour le reste de la durée de l’accord. L’entente court jusqu’en décembre 2018.

L’Opep demande ainsi désormais à ses membres de considérer les volumes de production de façon globale plutôt que de fixer des objectifs par pays, ouvrant notamment la voie à des réallocations de quotas d’un pays à l’autre.

« Tous les pays ne font pas les mêmes efforts de baisse de production, certaines baisses sont dues à des manques d’investissements », a reconnu Souhail al-Mazrouei, ministre de l’Energie des Emirats arabes unis dont le pays assure la présidence tournante de l’Opep, un propos visant notamment le Venezuela.

Le ministre iranien a assuré après la réunion que le consensus dégagé vendredi correspondait à ce qu’il avait « proposé et accepté », à savoir « respecter l’accord à 100%, rien de plus ».

L’Opep se base sur le fait que l’accord initial, qui visait une réduction de 1,8 million de barils par jour, a plutôt mené à une baisse de 2,8 millions.

Concrètement, les producteurs ayant les moyens d’augmenter leur production pourront désormais accélérer leurs extractions pour compenser les déficits virtuels des autres pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *