L’Opep a mis en garde l’UE sur les effets d’un embargo sur le pétrole russe




Des responsables du cartel pétrolier estiment qu’une telle décision va « nuire » aux consommateurs

 

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) craint qu’un éventuel embargo de l’Union européenne sur les importations de pétrole russe ne nuise aux consommateurs et a fait part de ces préoccupations à l’UE, a rapporté Reuters en exclusivité le 24 mars, citant des sources du cartel pétrolier.

Des responsables de l’Opep, dont le secrétaire général Mohammed Barkindo (photo), ont rencontré le commissaire européen à l’Energie, Kadri Simson, le 16 mars, pour discuter des « temps extraordinaires » du marché de l’énergie. L’une des sources de l’Opep a déclaré que les préoccupations du groupe avaient été clairement communiquées à l’UE. « Ils sont très bien informés », a déclaré la source auprès de Reuters.

Un responsable de l’UE a pour sa part commenté la réunion pour Reuters : « L’Opep a présenté son analyse de la situation du marché pétrolier et nous a informé de ses plans en termes de production de pétrole. » Rien n’est hors de la table concernant des sanctions supplémentaires de l’UE contre la Russie, a déclaré le fonctionnaire de l’UE à Reuters.

En début de semaine, les prix du pétrole ont bondi après que les ministres de l’UE se sont réunis pour discuter de l’idée de se joindre éventuellement aux États-Unis pour interdire les importations de pétrole russe.

Les ministres ne sont toutefois pas parvenus à se mettre d’accord sur l’opportunité de punir le président russe Vladimir Poutine par un embargo pétrolier.

Certains petits États membres de l’UE, dont la Lituanie, ont fait pression en faveur d’un embargo, mais la plus grande économie, l’Allemagne, s’y est opposée.

Début mars, le groupe Opep+ a décidé d’approuver une nouvelle augmentation de 400 000 barils par jour (bpj) de sa production collective de pétrole en avril, malgré la flambée des prix du pétrole après le déclenchement d’une opération militaire en Ukraine par un membre clé du pacte, la Russie, quelques jours avant la réunion de l’Opep+. Lors de la courte réunion du 2 mars, l’Opep+ a décidé de laisser son plan de production en l’état et n’a pas mentionné la guerre russe en Ukraine, raison pour laquelle les prix du pétrole ont bondi au-dessus de 100 dollars le baril pour la première fois depuis 2014.

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