Une ONG plaide pour la non-exploitation de pétrole dans deux parcs naturels de la RDC




L’ONG britannique Global Witness affirme avoir consulté des courriers du ministre congolais des Hydrocarbures qui souhaite le « déclassement » des zones pétrolières du parc de la Salonga (centre) et du parc des Virunga (est), deux parcs naturels classés à l’Unesco

 

Le gouvernement congolais envisage des exploitations pétrolières dans deux parcs naturels classés à l’Unesco en République démocratique du Congo, a indiqué jeudi, 03 mai, l’ONG britannique Global Witness qui cite des lettres confidentielles et demande à Kinshasa de renoncer à son projet.

Le gouvernement congolais veut la « désaffectation » ou le « déclassement » des zones pétrolières du parc de la Salonga (centre) et du parc des Virunga (est), avance l’ONG qui affirme avoir consulté des courriers du ministre congolais des Hydrocarbures, Aimé Ngoi Mukena.

Le ministre a demandé dans deux notes au gouvernement fin mars « de constituer une commission interministérielle » pour « le déclassement par décret d’une zone d’intérêt pétrolier du parc de Salonga » et « d’une zone d’intérêt pétrolier de 172 075 hectares (1 720,75 km2) soit 21,5% du parc des Virunga ».

Dans les Virunga, le plus ancien parc naturel d’Afrique, les réserves pétrolières sont estimées à « 6,758 milliards de barils avec les recettes budgétaires additionnelles de sept milliards de dollars », lit-on dans ces notes du ministre que l’AFP a également pu consulter. La commission interministérielle devait se réunir vendredi dernier.

Joint par l’AFP à Kinshasa, le ministre des Hydrocarbures a répondu : « Il n’est pas connu de moi ce projet sur la désaffectation d’une partie du parc. Si ce projet existe, nous n’avons pas peur de l’assumer, s’il y avait ce projet-là ».

« Le gouvernement congolais doit immédiatement arrêter toute tentative de déclassifier des parcs nationaux et des sites de l’Unesco. Il devrait aussi publier tous les contrats signés avec des compagnies pétrolières ainsi que les détails des paiements qu’il a reçus dans le cadre de ces contrats », commente l’ONG Global Witness.

En février 2018, réagissant à la publication d’un article d’un journal allemand faisant état de l’approbation au sommet de l’Etat d’un forage dans le parc national de Salonga, le ministre des Hydrocarbures avait défendu le droit de son pays à rechercher et exploiter du pétrole sur l’étendue du territoire.

Actuellement, la RD Congo produit entre 22 000 et 25 000 barils de pétrole par jour, tous exportés, selon les données du département américain du Commerce.

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