De nouvelles mises en examen d’anciens dirigeants d’Areva ordonnées dans l’affaire Uramin




La cour d’appel de Paris a ordonné lundi, 29 octobre, de nouvelles mises en examen pour d’anciens responsables d’Areva, dont l’ex-patronne Anne Lauvergeon, dans le volet comptable du rachat controversé de la société minière canadienne Uramin qui opérait en Namibie, Afrique du Sud et Centrafrique

 

La cour d’appel de Paris a ordonné lundi, 29 octobre, de nouvelles mises en examen pour d’anciens dirigeants d’Areva, dont l’ex-patronne Anne Lauvergeon, dans le volet comptable de l’affaire du rachat controversé de la société minière canadienne Uramin, a-t-on appris de source proche du dossier.

Uramin avait été acquis par Areva pour 1,8 milliard d’euros en 2007 mais l’exploitation plus difficile que prévu de ses mines – en Namibie, en Centrafrique et en Afrique du Sud –  a fait tourner l’opération au fiasco et contraint le groupe public français à passer de lourdes provisions en 2011, après le départ de Mme Lauvergeon.

Ce rachat controversé est au coeur de deux enquêtes: l’une porte sur des soupçons d’escroquerie et de corruption lors de l’acquisition de la compagnie minière; l’autre sur les provisions inscrites par Areva, les magistrats soupçonnant des responsables du groupe d’avoir présenté des comptes inexacts pour masquer l’effondrement de la valeur d’Uramin.

Dans cette partie du dossier, les juges ont notamment déjà mis en examen Mme Lauvergeon pour « présentation et publication de comptes inexacts » et « diffusion d’informations trompeuses », tandis que l’ancien dirigeant de la filiale des mines, Sébastien de Montessus, a été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

Les juges ont bouclé leur enquête mais un débat subsistait entre eux et le parquet, qui souhaitait que soient prononcées d’autres mises en examen, refusées par les juges.

Dans son arrêt, la chambre de l’instruction a infirmé l’ordonnance des juges et réclamé que soient prononcées ces nouvelles mises en examen. En l’occurrence, celle d’Anne Lauvergeon pour « délit d’entrave » et celles de M. Montessus et de Nicolas Nouveau, ex-directeur financier de la filiale des mines, pour « complicité de présentation de comptes inexacts », « complicité de diffusion d’informations trompeuses » et « délit d’entrave », a précisé cette source.

La cour d’appel a également demandé la mise en examen pour « délit d’entrave » de Gérard Arbola, l’ancien N.2 du groupe, d’Alain-Pierre Raynaud, l’ex-directeur financier d’Areva, et de Thierry Noircler, l’ancien responsable de l’audit du fleuron nucléaire, désormais appelé Orano. M. Arbola est déjà mis en examen dans cette affaire pour « présentation et publication de comptes inexacts » et M. Raynaud pour « complicité » de ces mêmes faits.

Dans l’autre volet de l’affaire, sur les conditions de rachat d’Uramin, Anne Lauvergeon a été placée sous le statut de témoin assisté.

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