Le programme présenté le 27 juin vise un accès universel dans ce petit pays d’Afrique de l’ouest d’ici 2030, en s’appuyant notamment sur les énergies renouvelables
Le gouvernement togolais a lancé officiellement mercredi, 27 juin, une nouvelle politique énergétique, qui vise un accès universel dans ce petit pays d’Afrique de l’ouest d’ici 2030, en s’appuyant notamment sur les énergies renouvelables.
Cette « stratégie d’électrification » qui doit être réalisée en trois phases et s’étendre sur 12 ans, coûtera 1 000 milliards de Francs CFA (1,5 milliard d’euros), dont 50% seront issus de fonds d’investissements privés.
Le lancement officiel du programme a eu lieu mercredi matin avec la rencontre entre le chef de l’Etat Faure Gnassingbé et le vice-président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Amadou Hott, qui s’est d’ores et déjà engagé sur un financement à hauteur de 20 milliards de Francs CFA (30 millions d’euros) « pour financer les opérateurs privés », selon la présidence togolaise.
Le programme ambitieux s’appuie notamment sur l’extension du réseau dans près de 1 000 localités, mais aussi sur le développement de l’énergie solaire, en vendant des kits individuels aux foyers les plus reculés, ou par « la construction et l’exploitation d’une soixantaine de mini-centrales solaires » à travers le pays, a expliqué à l’AFP le directeur général de l’Agence togolaise d’électrification rurale et des énergies renouvelables, Tiem Bolidja.
« Des entreprises françaises comme Engie, EDF ou Sunna Design sont présentes à Lomé, et ont manifesté leur intérêt pour les appels d’offre à venir », a-t-il souligné.
Au Togo, la Bad accompagne déjà plusieurs secteurs, en particulier le secteur de l’énergie avec le programme Cizo, qui veut électrifier 300 000 ménages (2 millions de Togolais) avec des kits solaires d’ici 2022.
Le gouvernement compte mobiliser 180 milliards FCFA pour démarrer la première phase de sa nouvelle stratégie.
Green Light Planet, une entreprise internationale de kits solaires a remporté un appel d’offres pour distribuer les 300 000 unités électriques d’ici les trois prochaines années (pour un pays de 7,5 millions d’habitants environ).
« C’est un marché relativement petit », a confié à l’AFP Patrick Muriuki, directeur développement pour l’Afrique chez Green Light Planet. « Mais c’est un marché intéressant pour nous, car le Togo avance vite et à un bon rythme sur sa stratégie d’électrification », contrairement à d’autres pays de la région qui restent à la traîne.
Le gouvernement a par exemple levé les taxes douanières (30%) habituellement imposées sur les kits solaires, ou maintenu un bon système postal au sein du pays pour pouvoir les acheminer, explique M. Muriuki.
Sur la période 2018 – 2022, le gouvernement togolais compte porter le taux d’électrification de 40% à 50%.
Cette phase de démonstration de la nouvelle stratégie sera suivie d’une phase d’accélération 2021-2025 à l’issue de laquelle le taux d’électrification atteindra 75%, puis d’une phase de consolidation 2026-2030 qui devrait porter ce taux à 100%.