Libye: la NOC menace de suspendre les activités à Zaouia, la principale raffinerie du pays




Située à 45 kilomètres de Tripoli, la raffinerie de Zaouia est censée être sécurisée par les Gardes des installations pétrolières (GIP), un groupe armé; mais la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a décrié dimanche, 14 octobre, l’absence de mesures de sécurité sur le site

 

La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a menacé dimanche, 14 octobre, de suspendre l’activité de la principale raffinerie du pays en raison de l’incapacité des gardes de cette installation à assurer la sécurité du personnel et des infrastructures.

Située à 45 kilomètres de Tripoli, la raffinerie de Zaouia est censée être sécurisée par les Gardes des installations pétrolières (GIP), un groupe armé. Mais « le conseil d’administration de la NOC a mis en garde les Gardes des installations pétrolières et les autorités compétentes sur l’absence de mesures de sécurité sur le site de la raffinerie », précise la compagnie pétrolière sur son site internet.

Sans des mesures concrètes pour « remédier à cette situation », notamment pour « assurer la protection du personnel et des sites », les opérations seront « affectées, voire suspendues », a averti la NOC.

Le dérèglement de la production de cette raffinerie affecte directement l’approvisionnement en carburant de la capitale libyenne et des villes alentours, aggravant une situation déjà difficile. Depuis des mois, d’interminables files d’attente se forment tous les jours devant les stations-services.

La Libye a sombré dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi fin 2011. Deux autorités parallèles se disputent le pouvoir. Les structures pétrolières sont souvent la cible des groupes armés ou d’occupations abusives pour des revendications sociales, y compris par le personnel chargé de les sécuriser.

Le 17 juillet, la NOC avait déjà dû stopper les exportations depuis Zaouia en raison de la réduction de la production d’un des plus grands sites pétroliers du pays, al-Charara. Cette décision faisait suite à l’enlèvement de quatre employés sur ce champ pétrolier géré par une joint-venture entre la NOC, l’espagnol Repsol, le français Total, l’autrichien OMV et le norvégien Statoil.

Les exportations depuis Zaouia n’ont pas repris depuis et seule la raffinerie fonctionne encore, grâce aux 125 000 barils encore produits à Al-Charara, soit moins de la moitié de sa production habituelle.

« La situation ne peut plus continuer, que ce soit du point de vue de la sécurité des individus ou du maintien de la production« , a déclaré le président de la NOC Mostafa Sanalla. « On s’attend à ce que les personnes responsables de la sécurité des installations de la NOC puissent fournir un minimum de sécurité », a-t-il souligné en visant les GIP.

La Libye dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique et compte essentiellement sur ses ressources énergétiques pour son économie aujourd’hui fragilisée.

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