Les raffineurs, dont Dangote, reprochent aux producteurs de ne pas honorer leurs obligations en matière d’approvisionnement, tandis que les producteurs affirment que les raffineurs proposent des prix insuffisants, ce qui les oblige à explorer d’autres marchés
La Commission de régulation du secteur pétrolier amont au Nigeria (Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission en anglais, NUPRC) déclaré le 3 février qu’elle refuserait les permis d’exportation pour les cargaisons de pétrole des producteurs qui ne respectent pas leur quota d’approvisionnement stipulé pour les raffineries locales, y compris la raffinerie Dangote, la plus grande raffinerie d’Afrique.
La loi nigériane sur l’industrie pétrolière (Petroleum Industry Act) oblige les producteurs de pétrole, y compris les compagnies pétrolières internationales, à consacrer des volumes spécifiques de brut aux raffineries locales avant d’exporter, une exigence appelée « obligation d’approvisionnement en brut local ».
Cependant, les producteurs de pétrole affirment qu’ils n’ont pas respecté cette disposition parce que les raffineurs ne proposent pas de prix compétitifs. Cette situation a incité la raffinerie Dangote à demander à l’autorité de régulation de faire respecter la loi.
Un communiqué publié le 3 février par la Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission indique que Gbenga Komolafe, son directeur, a écrit aux sociétés d’exploration et de production pétrolières pour leur rappeler leurs obligations et les pénalités prévues en cas de manquement.
La commission a déclaré avoir rencontré, au courant de la dernière semaine de février, les producteurs et les raffineurs. Lors de cette réunion, les raffineurs ont reproché aux producteurs de ne pas honorer leurs obligations en matière d’approvisionnement, tandis que les producteurs ont déclaré que les raffineurs proposaient des prix insuffisants, ce qui les obligeait à explorer d’autres marchés, a indiqué M. Komolafe dans le communiqué.
Komolafe a averti que « le détournement de cargaisons de brut destinées aux raffineries nationales est une violation de la loi et que la Commission refusera dorénavant les permis d’exportation pour les cargaisons de brut destinées aux raffineries nationales ».
Pour la première moitié de 2025, les raffineries nigérianes disent qu’elles auront besoin de 770 500 barils de brut par jour, la raffinerie Dangote prévoyant d’avoir besoin de 550 000 bpj, selon un calendrier publié par le régulateur pétrolier.