Une des usines est située près de la frontière entre Kaduna et Niger et l’autre en périphérie d’Abuja. La construction des deux usines a été financée par des investisseurs chinois
Le Nigeria s’apprête à mettre en service deux importantes usines de traitement de lithium cette année, a annoncé dimanche 25 mai le ministre des Mines du pays, marquant ainsi un tournant vers la valorisation locale des matières premières au détriment de leur exportation à l’état brut.
Ces installations, largement financées par des investisseurs chinois, pourraient permettre de transformer la richesse minérale considérable du Nigeria en emplois, en avancées technologiques et en croissance manufacturière au sein du pays. Le ministre des Mines, Dele Alake, a précisé qu’une usine de traitement du lithium d’une valeur de 600 millions de dollars, située près de la frontière entre Kaduna et Niger, devrait être inaugurée au cours de ce trimestre, tandis qu’une raffinerie de lithium de 200 millions de dollars, en périphérie d’Abuja, est sur le point d’être achevée.
Deux autres usines de transformation sont attendues dans l’État de Nasarawa, qui jouxte la capitale Abuja, avant le troisième trimestre 2025, a ajouté le ministre. « Nous sommes désormais focalisés sur la transformation de notre richesse minérale en valeur économique locale : emplois, technologie et industrie », a déclaré Alake.
Plus de 80 % du financement des quatre installations provient d’entreprises chinoises, notamment Jiuling Lithium Mining Company et Canmax Technologies, selon des annonces distinctes des gouverneurs des États concernés. Les parts restantes sont détenues par l’investisseur local Three Crown Mines. Les sociétés chinoises n’ont pas souhaité commenter immédiatement.
Cette volonté de développer la transformation locale fait suite à une étude menée en 2022 par l’Agence nigériane de prospection géologique, qui a révélé d’importants gisements de lithium de haute qualité dans une demi-douzaine d’États nigérians, suscitant un intérêt international notable.
Le lithium est un métal très prisé pour les batteries rechargeables des véhicules électriques et d’autres appareils.
Les avancées au Nigeria s’inscrivent dans le cadre de réformes plus larges du secteur minier, encore peu développé dans le pays d’Afrique de l’Ouest, qui ne représente actuellement que moins de 1 % du produit intérieur brut national. Parmi les autres mesures prises figurent la limitation de l’exportation de minerais non transformés, la formalisation des activités d’exploitation artisanale – qui représentent une grande partie de la production actuelle – ainsi que la création d’une entreprise minière d’État, dans laquelle les investisseurs peuvent détenir jusqu’à 75 % du capital.